
La grande leçon de ce remaniement : Un échec permanent.
Jean -Claude BERI
Le conflit politique Congolaise, et précédemment la dernière élection présidentielle, ont mis au centre de l’actualité Congolaise le phénomène de la manipulation arbitraire des constitutions par les pouvoirs par un groupe qui s’est érigé en des vrais manipulateurs. Ils ont montré que cette pathologie politique était le problème le plus préoccupant de l’époque. Ils ont mis en pleine en lumière la propension inquiétante du monarque Congolais à manipuler les constitutions pour écarter des adversaires politiques et pour se maintenir au pouvoir au-delà de la durée légale du mandat présidentiel permise par le Texte.
Beaucoup d’observateurs ont levé le voile sur plusieurs stratégies de manipulation constitutionnelle en projets ou en cours d’exécution depuis l’accession au pouvoir par les armes. L’aube de la démocratisation des régimes est ainsi inaugurée par un nouvel habitus, celui des coups d’Etat constitutionnels, l’instauration d’état familiale qui menace de saper à la base la renaissance politique du Congo.
Au-delà de la revendication de l’alternance politique, quel est alors le message capital véhiculé par les supposés candidatures aux élections qui seront sans aucun doute biaisé ou truffé de manipulations constitutionnelles dans le contexte où il serait clairement établi que SASSOU n’aura plus aucun pouvoir sur la direction que prenne les choses actuellement au Congo-Brazzaville
Aujourd’hui, le PCT réécrive les constitutions pour prolonger leur mandat au-delà de la période permise par le Texte, afin de se prémunir contre l’incertitude des élections transparentes imposée par la vague de la démocratie dans un monde ouvert.
Or, cet habitus qui tend à faire de la manipulation constitutionnelle une normalité au Congo et à transformer la Constitution en instrument juridique du pouvoir, est combattu et farouchement dénoncé par les opposants de la diaspora qui invite a un réveil des conscience du peuple congolais ou à une insurrection populaire. Au-delà de la simple alternance du pouvoir, ces mouvements que nous appelant de toutes nos forces sont accoudés à l’exigence de rétablir les institutions congolaises dans leur rôle politique fondateur, comme l’a institué nos pères de la nation. Ces mouvements veulent restituer à la Constitution sa sacralité et sa fonction cardinale qui est de limiter le Pouvoir par le droit, et les libertés personnelles et publiques. Nous, peuple congolais, souhaitions rétablir la constitutionalité des gouvernements.
Le peuple congolais s’insurge contre ce qu’il convient de désigner comme une pathologie politique gravissime, et plus exactement comme une monstruosité qui agresse le principe de justification du Pouvoir, dans notre société congolaise qui une agression d’une ampleur inégalée.
La Constitution issue de la conférence nationale congolaise, qui a mon sens demeure la base solennellement du pouvoir, doit désormais être reconduit et rétabli dans son plein droit avec la participation de toutes les parties prenantes de la société civile et avoir pour fonction cardinale de fixer par le droit une frontière infranchissable aux pouvoirs corrompus et familiaux.
La reconduction de ce gouvernement est un mépris pour le peuple congolais De surcroit la nomination de Christian YOKA ressemble à un délit de favoritisme aggravé qui enfreint toutes les conditions réunis. Comme l’a écrit mon frère EBON « Aujourd’hui, Sassou Nguesso ne peux que s’en prendre à lui-même. Ses décisions, basées sur la manipulation, la répression et le détournement des ressources nationales, ont fait de lui l’incarnation du mal absolu auprès des Congolais, il est en ce moment incapable de gouverner sans externaliser sa souveraineté. De plus, en entretenant un système de corruption et de division, il a affaibli la nation et renforcé sa propre fragilité politique. » dixit Denis Sassou Nguesso est-il devenu prisonnier de son propre système ?
C’est un système est conçu par SASSOU, ses oncles et cousins qui pensent que c’est de leur droit de léguer tout pouvoir à leurs enfants. Il ne s’agit pas de compétences mais d’avoir la bonne fibre pour être admis dans le cercle des cons du gouvernement. Dans celui-ci, il serait interdit de dire NON a SASSOU, autrement vous serez abattu ou combattu comme l’ont été Rigobert Roger Andely et Jean-Baptiste ONDAYE.
Derrière la nomination de ce pseudo de gouvernement et la menace du coup d’état permanent, c’est la déliquescence de la politique congolaise qui est mis en exergue. Cette énième nomination en dit long sur le nihilisme dans lequel a sombré la politique congolaise, et sa transformation en grand spectacle dérisoire et humiliant. Le suspense entretenu autour du remplacement de Mr ONDAYE est une manière d’occuper, quelques semaines supplémentaires, l’attention médiatique. Cette attente nourrit le rayonnement du PCT, en montrant un chef de l’État seul au sommet qui ne cède pas à la pression et se présente en maître des horloges. Le mythe de la toute-puissance d’OYO, exclusive de toute autre source d’autorité, atteint son paroxysme. Et ce n’est pas tout Françoise Joly en profite pour étendre son pouvoir en balisant la présidence de ses soutiens au grand dam de Jean-Dominique OKEMBA. Le Congo est foutu !
Ce gouvernement marque l’apothéose de la courtisanerie et de la camaraderie familiale. Les contorsions de la classe politique ou plutôt de ses enfants au pouvoir pour placer les leurs – qui ne disposeraient d’aucune marge de manœuvre dans le contexte d’une domination excessive du clan ou d’une Assemblée nationale chaotique – sont révélatrices de l’obsession des prébendes qui domine les esprits de ce gouvernement mort-né.
Au fond cette situation est bien à l’image de notre époque plus prompte à «déconstruire» les personnes, céder à la division de la nation, qu’à prépare fermement l’avenir. Telle est d’ailleurs l’objectif du PCT « Ebonga et Ebonga té toujours meilleur »
De fait, un gouvernement sert, en principe, à gouverner. Or, l’objectif essentiel de ce gouvernement n’est plus de gouverner ou diriger mais de répandre des illusions, de faire croire à la réforme et à l’autorité, de paraître et de pavoiser mais surtout de préparer 2026. Dès lors, le Congo peut aisément se passer d’un gouvernement. Telle sera la grande leçon de ce remaniement : Un échec permanent. Seulement la déception du peuple risque d’être à la hauteur de cette espérance, risque de favoriser l’écœurement, le découragement ou la révolte.
Jean-Claude BERI