Réponse à Mr OUABARI.

Jean-Claude BERI

Congo Brazzaville. Difficile si les mentalités restent en l’état

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OUABARI MARIOTTI, ancien ministre de la justice

TRIBUNE.

Dans une tribune, publiée, ce 19 octobre 2020, avec, en avant plan, des profils de personnalités congolaises, Jean Claude Beri -Dac Press, émet le vœu généreux.

Que l’opposition congolaise se retrouve dans une sorte de conclave républicain « Aux fins de travailler à une meilleure cohérence des points de vue pour la conquête commune des batailles politiques devant déboucher sur une alternative nouvelle au Congo Brazzaville. »

Ralliant, ainsi, la flamme du mouvement populaire pour le changement qui brûle dans les consciences des Congolais. Et Jean Claude Beri de s’interroger, en phrase terminale de sa tribune, « s’il serait entendu »

Avec mon expérience personnelle de citoyen, je réponds à Jean Claude Beri qu’il est difficile que son cri de cœur trouve l’écho nécessaire, si jamais l’état d’esprit, les mentalités et autres comportements des figures de l’opposition congolaise, tous Partis et courants confondus, ne changent pas. Si, par ailleurs, il n’est pas, en outre, fait, en chacun, l’effort d’une profonde métamorphose culturelle et politique vers des attitudes d’humilité portant à ne pas sous-estimer son prochain quel qu’en soient sa stature, ses origines sociales et son appartenance politique. Et, également, veiller à taire son ego, ne pas regarder l’autre, de très haut, avec mépris, la tête pleine de préjugés. Les personnalités ciblées par Jean Claude Beri sont-elles capables de cette métamorphose ? C’est la problématique majeure. Aujourd’hui, sur la mauvaise passe que traverse le Congo Brazzaville, aucun Parti de l’opposition, encore moins un Congolais libre de tout engagement, n’a la solution idéale consensuelle pour en sortir. Le pouvoir du Président Sassou Nguesso, lui-même, ne voit pas le bout du tunnel. Si ce n’est, au nom de sa légalité constitutionnelle, ouvrir des fenêtres hasardeuses pour une simple aération de fortune, sans jeter les bases solides d’un vrai développement intégral du pays. J’ai dit.

Et là est ma contribution à la digne préoccupation de Jean Claude Beri -Dac Press. Étant interpellé, comme tant d’autres compatriotes.

Ouabari Mariotti

Membre de l’UPADS Paris

19.10.2020

Jean Caude Beri – Pagesafrik.com

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Réponse à Mr OUABARI.

Merci d’avoir pris le temps de la réflexion et de réponse  à  ma quête de rassemblement de l’opposition. J’aimerai avant tout citerOscar Romero Archevêque, évêque, Martyre, Religieuse (1917 – 1980) « La vraie liberté se fait violence et, comme le Christ, qui a ignoré qu’il était souverain devient un esclave pour servir les autres. »

Ceci pour dire que cette proposition je l’ai déjà formulée a maintes reprises depuis 1998. J’en arrive toujours à la même conclusion. « Tous veulent le rassemblement mais personne ne veut en adosser la responsabilité effective ». On est plus enclin à se cacher dans son cocon ethnique et tirer a boulet rouge sur ceux qui prennent l’audace de faire des propositions de sorties de crises. On choisit des postures plus faciles nécessitant aucun effort ou se dissimuler derrière l’ethnie « je suis du POOL donc jamais je ne voterai pour un mec du Nord » Réciproquement la réplique ne se fait pas attendre « On va tous vous dresser comme des chiens, le Congo ne vous appartient pas »

Comment éviter de tomber dans ce piège où règne la méchanceté gratuite ou la réflexion positive est toujours taxé d’un élan ethnique. Faut-il laisser cette vision perdurer ou tenter de le combattre ? Telle est la question ?

Mr le ministre OUABARI, dans cette réponse que tu as bien voulu m’adresser ce19.10.2020, il y ressort un élan de fatalité. Le Congo serait une terre sans espoir.

Malgré la pertinence de vos propos, il se trouve qu’hier comme aujourd’hui, nous ne pouvons accepter que l’ambition de se pérenniser au pouvoir au-delà des mandats constitutionnels mette à nouveau en péril la vie de nos concitoyens et l’existence même de notre pays. Cette tentative serait un fâcheux recul pour notre démocratie emportée de haute lutte par plusieurs générations. Il temps qu’on se réveil de notre trop long sommeil.

En effet, il est prévisible que les désaccords périlleux que suscitera un tel forcing, dans un contexte de turbulences intérieure fragiliseront davantage la cohésion sociale déjà ébranlée par la crise de légitimité dont chaque parti se dit qu’il sera à lui d’en assumer la responsabilité. J’en appelle ici au sens de responsabilité qui nous incombe tous, nous commande à tirer la sonnette d’alarme et avertir les politiciens au pouvoir et ceux de l’opposition du danger d’une déstabilisation majeure de notre pays qui plane sur l’avenir du Congo. Je me refuse d’abdiquer devant tant d’incongruité qui sème le désordre dans les pensées des citoyens.

Malgré les promesses et les investissements financiers importants, les conditions de vie des Congolais n’ont pas connu d’amélioration tangible.

Le manque de vision, d’échecs politiques et d’une tendance à privilégier l’ethnocratie politique au détriment du développement substantiel. Cette vue d’intérieur corrobore des critiques que des opposants et des militants des droits de l’homme n’ont de cette de formuler au cours des divers mandats de SASSOU NGUESSO.

La persistance de problèmes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’accès aux services de base comme l’eau et l’électricité, ainsi que le poids de la dette qui ne fait que s’alourdir sont des faits inquiétants et significatifs

Les inquiétudes quant à la manipulation des processus politiques pour se maintenir au pouvoir, à la répression de la dissidence et au manque de liberté d’expression. Il s’agit là d’accusations graves qui apporte également de l’eau au moulin des adversaires de la dictature. Plus que cela, il y a des mécontents au sein du système qu’on n’autorise point à s’exprimer ni à prendre position contre ce qui ne va pas. Le fait de parler de processus politique montre qu’il ne s’agit pas uniquement des élections, mais de tous les mécanismes institutionnels et constitutionnels de la gouvernance du pays.

L’appel au rassemblement que je fais est un appel pressant au changement politique, soulignant la nécessité d’un nouveau départ pour le Congo, comme l’a su bien le faire proposer Mathias DZON  et exhortant la population à exiger des comptes et la justice. C’est la substance du message j’ai lancé et qui s’adresse à tous les Congolais sans exclusive

Ma prise constante de position en tant force de la résistance et d’éveil de conscience peut servir à galvaniser le mécontentement public en fournissant une évaluation critique de la situation politique actuelle et en soulignant l’écart entre les promesses et la réalité.  Elle peut servir de base à la collaboration et à la constitution de coalitions dynamiques entre divers groupes d’opposition et organisations de la société civile. Une telle critique détaillée de la gouvernance et des politiques publiques peut renforcer les exigences de transparence, de responsabilité dans tout le pays. C’est également une source de légitimation de l’opposition. Est-ce le début d’un nouvel engagement des citoyens issus du Nord de tous bords pour pousser à la fin du long règne SASSOU NGUESSO ? On peut l’espérer ; et c’est ce que beaucoup de Congolais attendent de voir avant d’accorder plus de crédit à cette démarche.

L’engagement sur cette démarche peut également servir comme outil de sensibilisation de l’opinion internationale. L’analyse qui y sera faite, surtout s’il est largement diffusé, peut attirer l’attention de la communauté internationale sur les défis politiques et socio-économiques du Congo. L’espoir est permis, Mr le Ministre.

Devrions-nous perpétuellement continuer d’assister à cette situation ou les conditions de vies de nos concitoyens deviennent année après année encore plus difficiles à cause de la mauvaise gouvernance du pays, de la corruption, de la cupidité et de l’égoïsme de ses dirigeants véreux. Connaissant votre sens de responsabilité je n’ose pas croire que vous détournerez votre regard lorsque le peuple aura besoin de vos services.

Nous perdons le temps à ressasser la liste des inconvénients ou supposés tel, voilà l’erreur. Les Congolais devraient réapprendre à s’ouvrir vers l’autre dans un esprit d’unité. C’est cela que je souhaite en tenant compte des vœux des pères de la nation.  Aujourd’hui vouloir changer ce système inique pour redonner espoir et reconstruire le pays dans un esprit d’égalité républicaine ne peut être un vœu pieu. Parce que toute personne qui va accepter d’aller au pouvoir ne peut que changer en tenant compte du passé douloureux que nous traversons.

« Unité » Travail » Progrès ». La devise de l’hymne Nationale » La Congolaise » est claire. Les Congolais de tous les horizons sont appelés à travailler main dans la main et faire feu de tout bois, afin que le rêve du changement devienne réalité.

» Unité » Travail » Progrès ». La devise de l’hymne Nationale » La Congolaise » est claire. Les Congolais de tous les horizons sont appelés à travailler main dans la main et faire feu de tout bois, afin que le rêve de l’émergence devienne réalité en 2025.

Voilà 5 ans que je continue de dire la même chose, non pas par manque de nouvelles d’idées, mais par conviction que la vérité ne sera jamais entre les mains ensanglantées des dirigeants actuels.

Les faits sont tellement saillant qu’il m’est impossible penser autrement que par une réconciliation nationale au travers le rassemblement nécessaire pour décider ensemble. De part de d’autre on est dans une impasse

La problématique soulevée par Mr OUABARI est le nœud du problème. Ils ne seront pas tous président ils doivent se résoudre à faire des concessions et ouvrir la voie à une démarche d’ouverture vers l’avenir.

Nous devons aller à l’essentiel….

Jean-Claude BERI

Congo: “Nous pouvons battre dans les urnes Denis Sassou-Nguesso” Destin Gavet – YouTube

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