Le clin d’œil de Gilbert GOMA

TRUMP/ZELENSKI ¨ Sortir de la logique des rapports de force.

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Gilbert  GOMA

 

 

L’échange incandescent entre Trump et Zelenski, aurait été banal s’il ne s’agissait de mettre fin à une guerre qui dure depuis trois ans, avec son pléthore de morts.

Dès lors qu’on convient de rencontrer un chef d’état, quel qu’il soit, il doit être abordé conformément aux impératifs qu’impose sa fonction. Or, la condescendance dont a fait preuve Trump à l’égard de Zelenski, le président ukrainien, aux yeux du monde, lors de leur rencontre à la maison Blanche, est inadmissible et choquante.

Mais l’attitude du président des USA, aussi inédite paraît-t-elle pour les pays européens qui s’en offusquent, n’est réellement pas une nouveauté, bien au contraire ; elle est récurrente, d’une manière ou d’une autre, dans les rapports entre les présidents occidentaux et les présidents des autres pays, africains notamment.

Emmanuel Macron, lors d’une rencontre avec les étudiants, à l’université de Ouagadougou, au Burkina Faso, a raillé publiquement le président de ce pays, Jean-Marc Kaboré. Assis à côté de celui-ci et s’adressant aux étudiants, le président français a ironiquement tancé son hôte en déclarant “qu’il ne pouvait pas s’occuper des problèmes d’électricité dans les universités du Burkina Faso. C’est le travail du Président”. Son hôte s’étant levé pour sortir de la salle, Macron a renchéri que celui-ci est parti réparer la climatisation, suscitant ainsi des applaudissements goguenards dans l’assistance, mais aussi la gêne du Président du Burkina Faso et son équipe. Faut-il croire que la loi du plus fort exercre la courtoisie ? Les faits parlent d’eux-mêmes.

De même le président Trump n’aurait pas osé utiliser un ton martial à l’égard du président chinois, de même le président français ne se serait pas permis un telle licence face au président indien par exemple.

À l’évidence, les relations entre les états ont été édifiées sur la logique des rapports de force, sur la loi du plus fort, notamment la domination des uns sur les autres, alors qu’un monde solidaire, équitable et convivial est possible. L’existence même du conseil de sécurité de l’ONU, par exemple, et le droit de véto conféré aux membres de ce club restreint, participe à cette logique des rapports de force, alors que cette institution supranationale devait être fondée sur l’égalité et l’équité entre tous ses membres.

S’indigner contre la réaction de Donald Trump face à Volodymir Zelenski, suppose d’adopter la même attitude contre les mécanismes de domination mis en place par certains pays dans le monde. L’indignation sélective est un évitement face aux problèmes de notre monde complexe, mais aussi un leurre ne permettant pas de se rendre compte que la douleur d’un être humain est la même, quel que soit son pays.

En clair l’altercation entre Donald Trump et Volodymir Zelenski, est le reflet de l’ordre unipolaire érigé en norme au plan des relations internationales, notamment l’obsession irrépressible d’une poignée de pays de dominer les autres ad vitam æternam, de se nourrir en permanence de leurs douleurs, voire de les réduire en auxiliaires ou en réserves de matières premières. Rompre radicalement avec cet ordre déshumanisant, destructeur, générateur de conflits, de catastrophes et autres dysfonctionnements, est une nécessité absolue pour un monde plus juste, équitable, solidaire et respectueux de la souveraineté des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes.

L’Histoire ne s’arrête jamais, et nul n’a les clés du futur, même pas les puissants. Les incertitudes actuelles de l’union européenne face à la politique de Donald Trump donnent à réfléchir. Et nombre de civilisations ayant régné dans le passé n’existent plus de nos jours… Face à ce monde en perpétuelle mutation, les pays africains doivent transcender les infantiles contradictions internes qui les gangrènent dangereusement. Celles-ci sont des facteurs de blocage qui annihilent toute possibilité de s’émanciper du joug des “puissants”. Les pays africains doivent déconstrure les normes qui leur sont imposées, les tirent par le bas et auxquelles ils adhèrent béatement. Sortir de la résignation, construire une vision du monde pour exister réellement, tel est leur défi. Car aucun peuple ne peut accepter d’être soumis à perpétuité…

Vidéo du clash Trump/Zelenki

https://www.facebook.com/share/v/164E6bddDd/

Vidéo de Macron au Burkina Faso

https://youtu.be/ziqdRQrTmmY?si=JpzmZ-v3XFOQCaSf

 

Gilbert  GOMA

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