République du Congo  Dossier Oxy-Affaire Benoit Koukebene Quand en finirait- t-on?  Je voudrais  comprendre  Et je ne suis pas le seul.

Ouabari Mariotti

 

                L’ancien  Ministre congolais des Hydrocarbures, M. Benoît Koukebene  a été  condamné,  dans un dossier Oxy de pétrole, pour crimes économiques,  par contumace, par la Cour  D’Appel  de Brazzaville.  Le procès  s’est tenu, au lendemain  des violences  du 5 juin 1997 ayant conduit  à  la chute  de l’ancien Chef d’Etat Congolais,  le Président  Pascal Lissouba  et,  conséquemment,  à  la reprise  du pouvoir par  le Président Denis Sassou Nguesso.
           De  la peine  du Ministre  Benoît Koukebene,  rien,  absolument  rien,  ne lui a été  notifié  par une quelconque  piste  judiciaire.  Aucune citation,  même  pas  un  courrier  de la chambre  de l’instruction  ayant  examiné  son affaire,  transmise par lettre recommandée,  avec demande  d’avis  de réception  par  voie d’huissier  ou par le  biais officiel  de l’Ambassade  de la République du Congo,  en France,  lui faisant part  de  la  sanction  par contumace.
         Depuis lors,  pour des raisons que l’on  pourrait aisément  comprendre,  l’ancien  Ministre  Benoît  Koukebene,  de son lieu d’exil  forcé,  en France, redoute à  se rendre dans son pays qu’il  aime  profondément  et a quitté, en catastrophe, le 15 octobre 1997.  Cela par précaution et  prudence. Attitude  d’esprit  d’une  personne  qui s’applique à  éviter  des erreurs et par extension,  des  malheurs possibles.  Une posture  de circonspection  renforcée par l’incompréhensible arrestation, à  l’aéroport  international  Maya Maya de Brazzaville  par les services  de sécurité   congolais,  d’un  de ses proches, portant un nom identique  au sien, M. Benoît  Bonaventure Koukebene,  à l’arrivée  d’un  vol d’avion,  en provenance  de Dolisie.
          Il a fallu l’intervention  active  du Conseiller  du Président  Denis Sassou Nguesso, M. Assolant Mbys,  frère  aîné  du Ministre  Benoît Koukebene,  après  s’être heurté  à  quelques obstacles,  pour que  l’infortuné  Benoit Bonaventure  Koukebene  recouvre  la  liberté. Celui ci  s’en est sorti,  le moral et l’énergie  au  plus bas,  ayant  souffert  des conditions  de la détention.
         M. Assolant Mbys  s’en  étant  allé,  et  inhumé  sur ses terres natales  des Pays  du Niari,  il devient, de plus en plus difficile,  au Ministre  Benoît Koukebene de se désarmer  de  ses appréhensions  sur un possible  voyage  au Congo.
        Suite  à  l’arrestation  de M. Benoît  Bonaventure Koukebene,  le Ministre  Benoit  Koukebene a procédé, sans bruit,   à  différentes démarches pour rentrer en possession  du  jugement le concernant, rendu par le tribunal.  Il n’en a  rien tiré.  Et il est  regrettable que ces démarches  n’aient pas atteint les résultats escomptés.  Ainsi,  se sont  davantage   accrues les  appréhensions  du Ministre Benoît Koukebene  qui,  depuis le procès  l’ayant condamné,   réside  à  l’étranger, sans la moindre preuve  de sa condamnation et sans  un  seul mot du document transcrivant son jugement.
         Au cas où ce serait  le bradage  du pétrole,  comme cela  semble  être le motif de la condamnation du Ministre Benoît Koukebene,   l’on  est en  droit légitime  de se poser des questions. D’abord  sur le fond. Si  le pétrole a été  vendu à  vil prix,  sous l’égide  du Ministre des Hydrocarbures Benoit  Koukebene,  il va sans dire qu’il  en a reçu  l’ordre  de son Chef d’Etat, le Président Pascal Lissouba.
        Or,  le Président  Pascal Lissouba,  également  condamné,  dans la même affaire  que le Ministre  Benoît Koukebene,  a été  bel et bien gracié  par le Président  Denis Sassou Nguesso,  avant son  décès,  le 24 août  2020, à  Perpignan,  dans les Pyrénées Orientales,  en France.  Au plan  symbolique,  on ne peut pardonner le maître, ici  le Président  Pascal Lissouba,  donneur d’ordre,  dans un dossier sensible,  comme celui du pétrole,  et  refuser l’absolution à l’élève, en l’occurrence,  le Ministre  Benoît Koukebene qui a  reçu mission  d’exécuter l’instruction  du maître.
          Sur la forme, l’Ambassadeur  Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Congo en France,  M. Rodolphe Adada,  en personne, a pris part,  de bout en bout, aux obsèques  du Président  Pascal Lissouba, à  Perpignan.  Lors  de la messe d’action de grâce, à  la mémoire  du Président Pascal Lissouba, en la Cathédrale  Saint Jean Baptiste de Perpignan,  la présence de l’Ambassadeur était remarquée.  A cette occasion solennelle,  j’ai  lu l’oraison  funèbre,  remerciant  le geste  républicain du Président Denis Sassou Nguesso, qui a délégué son Ambassadeur en France   aux obsèques du Président Pascal Lissouba. J’imagine,  au nom de  la concorde nationale.
           Difficile alors de comprendre  que  cinq ans après  la disparition  du Président Pascal Lissouba,  porté en terre,  amnistié, son Ministre Benoît Koukebene  continue de porter la charge de la condamnation  d’une  affaire où  le Président Pascal Lissouba en  était  le principal garant,  sur le principe  de la répartition  constitutionnelle des  prérogatives des pouvoirs entre le  Président  de la République  et un Membre  du Gouvernement.
           Sur la condamnation  du Ministre   Benoît Koukebene,  comme dans celle des prisonniers  Jean Marie Michel Mokoko  et André Okombi Salissa, j’en  suis à  plusieurs  tribunes. Pas moins  d’une  trentaine. Dans  chacune  d’elles,   j’en  appelle  au sens de la hauteur  et du dépassement  du Président Denis Sassou Nguesso, à  son esprit  de fraternité,  de générosité et de cohésion  nationale,   pour demander la remise en liberté  du  Ministre  Benoît Koukebene et de ses deux compatriotes.
          Le  Ministre  Benoît Koukebene,  reclus en France,  ne  peut faire le déplacement  du Congo pour pleurer  sur place ses proches qui  le  quittent pour l’Eternel  Infini. Ainsi,  il n’a  pu  être  sur les lieux  des  funérailles, à  Dolisie, de son frère  aîné  Assolant Mbys. N’ayant pu, également, après  la  mort,  à  Paris,  de son chef de famille,  le grand Journaliste Levy Charles Ngomambi,  accompagner la dépouille  de ce dernier à  Dolisie pour les obsèques.
          Depuis le procès de l’affaire  Oxy,  les tribunaux congolais,  à  Brazzaville,  sont  toujours en place,  quand bien même  les  mutations des magistrats,  à  l’intérieur  de ces tribunaux,  sont intervenues.  Ce à  quoi  s’ajoute la fixité  des greffes, en règle de la continuité de l’Administration judiciaire. Ce qui n’empêche  donc pas que  la  notification  au Ministre  Benoît Koukebene  de sa  condamnation pour bradage du pétrole,  lui soit,  en bonne et due forme certifiée.
          Un   Benoît Koukebene,  pas convaincu de ce qu’après  le  départ du Ministre des  Hydrocarbures qu’il a été,  sous le Président Pascal Lissouba,  le pétrole congolais  profite, à  fond, aux Congolais et au développement  du Congo. L’argent  du pétrole, particulièrement celui  généré par la SNPC, comme d’ailleurs, celui  issu  des services douaniers et des impôts, ne  prenant pas la destination  des Banques privées, mais, celle d’une seule  Caisse de  dépôt,   la Trésorerie  Générale du Congo.  De  celle-ci  partant  les fonds destinés  à  l’éventail  des diverses  dépenses publiques pour  servir  la République et construire notre Congo  Immortel.
          Paris  17 juillet 2025

             Ouabari Mariotti

 

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