L’émiettement du pouvoir se confirme

L’émiettement du pouvoir se confirme

SASSOU NGUESSO :   Le début de la fin ?

Jean-Claude BERI

Avec la chasse aux bébés noirs, les Congolais découvrent qu’ils sont isolés abandonnés, pas en sécurité  face à un pouvoir qui les brutalise et les tuent les mains dans les dos. Les promesses des années 2000, les cris de joies d’un clan se sont évaporés et aujourd hui la situation témoigne au contraire d’un émiettement des fractions de ce même clan qui se prépare a en découdre, sous le regard impuissant d’un chef usé, et en manque de poigne. La politique congolaise, dans les domaines politiques et économiques, le pouvoir de SASSOU confectionne une sorte de bombe politique en croyant en désamorcer. SASSOU NGUESSO n’a pas toujours dirigé son pays seul. Aujourd’hui, c’est devenu un vrai dictateur qui semble se soucier bien peu des conséquences de ses actes.

Le SASSOUISME est avant tout un pouvoir familial définitivement décomplexé. Et pour l’emporter, éponger les ingérences de la muraille néfastes d’OYO ne suffisent plus. Alors SASSOU use de tous ceux qui pouvaient lui servir de marchepied, en mobilisant les tromblons tous bords allant de l’ésotérisme africain à la Françafrique. Pourtant on le voit bien que rien n’empêche l’émiettement de son pouvoir.

Quand les anciens cobras friqués tentent de mettre fin au système qui les a nourri et il n’existe plus d’alternative à leurs yeux pour le relancer, la fin est-elle proche ?

L’arrivée au pouvoir dans les conditions que nous savons en 1998, les experts avaient prédit la descente en enfer de son pouvoir.  Cela aurait pu être autrement. Seulement trop de promesses intenables minaient de l’intérieur son pouvoir. Cela aurait dû responsabiliser considérablement la gestion efficace du pouvoir. Il n’en est rien. Le décryptage de fin que ses alliées proposent va pourtant bien au-delà de l’avènement du système SASSOU ! Il éclaire la pratique du pouvoir egocentrique, ses conflits d’intérêts et ses failles béantes. Il se nourri de la substance essentielle.

Si l’expression de « Grand manipulateur » employée par bon nombre de congolais a su habilement tirer profit des réseaux mis à contribution par les uns et les autres, ceux qui l’ont flatté, aidé ou financé n’en attendent pas moins un retour sur investissement. Contrairement à l’idée véhiculée, les campagnes de SASSOU n’ont pas soulevé une foule de petits donateurs. La part de ses grands donateurs restent le trésor public congolais. Or tous se servent du trésor comme dans une épicerie familiale. Les fonds s’épuisent et les vrais problèmes surgissent.

Le marionnettiste SASSOU manœuvre les tiers pour conquérir le pouvoir mais il ne s’attendait pas à devenir lui-même la marionnette du système oligarchique qu’il a mis en place et qui lui dicte une conduite. Son pouvoir  est transformé  en  «un espace public dominé par des individus dont la fortune, immense, dépend directement ou indirectement de l’État, et qui investissent une part de leurs deniers pour prendre le contrôle du pouvoir et des finances, afin de les assécher, en réduire ou contrôler le pouvoir et d’en tirer une influence qui assurera la préservation de leurs intérêts au détriment du bien commun ».

Il aura fallu attendre que, le matin de l’attaque, à 5h45, heure de Brazzaville, le général Serge OBOA exécute ce qui semble être son premier vari mot d’ordre : La chasse aux bébés noirs. SASSOU ignorait-il que les bébés noirs sont la chasse gardée de NDENGUET et OKEMBA ? ou simplement c’est le déclenchement de la guerre intérieure ? En tout cas cette opération n’a pas encore livré tout son étendu d’intrigue politicienne.

Dans cette guerre ouverte, certains, comme OKEMBA, Pierre OBA, avant d’être des véritables instigateurs de la politique économique du pouvoir sont des grands prédateurs sanguinaires. SASSOU, apparait tour à tour manipulateur et manipulé. Il se méfie de tous Le Congo n’a plus rien d’un « régime ».

Le début de la fin ?

En quête d’une ouverture, l’annonce de la chasse aux bébés noirs évoque la fin annoncée du système face au soulèvement populaire qui présage des lendemains plus difficiles, les revendications populaires et les mécontentements des PRO NDENGUET ET OKEMBA qui se sentent indexés directement. Les masques sont ôtés. Le monarque SASSOU est nu et le peuple trahi est prêt à envahir les rues. Le crépuscule tombera-t-il sur la nouvelle élection de Mars 2026 ?

Le peuple congolais avance par insinuations mais s’avance un peu trop… Il paraît étrangement sous-estimer la capacité de résilience d’un système oligarchique faiseur de rois mais que l’instabilité et la radicalité politiques menacent. Il est en réalité probable que les congolais « viennent chercher » un Président surprotégé dans les palais de la République.

« Qu’ils soient politiques ou industriels, ceux qui ont fait confiance, soutenu et porté SASSOU NGUESSO au pouvoir n’apprécie guère sa gouvernance et commencent à s’en détourner »

La France, jouera-t-elle à nouveau son rôle de « faiseurs de rois ?  Car l’influence du « système » sur les électeurs s’arrête là où l’affect commence à s’exprimer. SASSOU NGUESSO a perdu son aura et subi le désamour des Congolais. Il risque aussi de perdre ses troupes. Mais renverser l’ordre établi, n’est pas pour demain.

Hypothèse la plus probable enfin, les élites-de l’opposition pourraient finir par lâcher leur président-TSATY MABIALA.

SASSOU NGUESSO n’est qu’un passeur des grands intérêts privés et des opportunismes politiques, un passeur somme tout substituable. Qu’ils soient politiciens ou industriels, ceux qui ont fait confiance, soutenu et porté SASSOU au pouvoir ne goûtent guère de la gouvernance et de la gestion de ses relations et commencent à s’en détourner Une partie de la presse locale qui l’avait louangé en est revenue. Ce n’est pas un hasard si l’épisode de la chasse aux bébés noirs est parti d’un coup de tête.

Au fil des mois, le locataire de MPILA s’isole. Le doute s’installe. Les fidèles s’éclipsent. La paranoïa gagne le Palais, comme lorsque les officines commencement de se regarder en chiens de faïence. Les rivalités claniques observées dans son entourage pourraient avoir raison de SASSOU NGUESSO à l’issue des élections de Mars 2026 et ouvrir une nouvelle crise politique.

«SASSOU est une illusion. Le jour où il n’est plus au pouvoir, il n’a plus aucun réseau. » Plus dure sera la chute.

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