
International : le contrat de construction d’un oléoduc met le Congo en difficulté et montre le cynisme des gouvernants


Ghys Fortuné BEMBA DOMBE
L’accord Congo-Russie sur l’oléoduc Pointe Noire – Loutété Maloukou Tréchot couvent des risques dépendance technologique et de catastrophe environnementale.* *Retour sur prudemment évoqué qui étale le cynisme des dirigeants congolais.
Sous la conduite de Denis Christel Sassou Nguesso qui a embarqué le reste du gouvernement comme il l’avait fait précédemment avec le Rwanda, des forêts congolaises pourraient être détruites. Cette destruction de forêts combinée à l’exonération des taxes environnementales fait craindre un impact écologique significatif sans contrepartie compensatoire.
En effet, le pipeline négocié avec les soins du sinistre et chef de la coopération et son PPP traverse des zones sensibles sans garanties sur la résilience climatique, ni clauses relatives aux normes ESG internationales. Qui plus est, aucune étude d’impact environnemental réalisée à cet effet n’est connue à ce jour. Autrement, aucune garantie écologique accordée. Des forêts rasées, des écosystèmes perturbés, voilà ce qui attend le Congo. Et tout cela hors taxe, exonéré. L’article 7 de l’accord prévoit même que le Congo nettoiera les arbres à ses frais. Un chef-d’œuvre de cynisme.
Le pipeline ne reliera pas seulement trois villes. Il connectera la République du Congo à un système de dépendance juridique, fiscale, technologique, diplomatique et politique. Un projet conçu pour être irréversible, intouchable, intangible. Arlette Soudan Nonault et Cie ont-elles été voilées pour ne pas s’opposer à un tel deal qui pourrait tuer des Congolais ? Auront-elles le courage de parler d’écologie à travers la planète ?
Opacité, dépendance technologique et captation de la valeur
Le contrat EPC (Engineering-Procurement-Construction) est entièrement confié à la partie Russe qui mobilise sa main-d’œuvre et ses sous-traitants, limitant ainsi le transfert de technologie. Le pipeline est financé par la Russie. Aucun mécanisme d’audit indépendant n’est prévu sur les coûts de construction, la qualité des infrastructures, ou les retombées locales.
Ce projet désormais inscrit dans la loi constitue une cession stratégique de souveraineté économique et juridique sur un pan critique de l’infrastructure énergétique nationale. Il s’apparente à une forme contemporaine de néocolonialisme contractuel, sous couvert de coopération bilatérale. Un expert de haut niveau placé en responsabilités recommanderait une révision immédiate de l’accord, la renégociation de la répartition capitalistique, et l’introduction d’un organe de gouvernance mixte avec droit de veto congolais, accompagné d’une étude d’impact environnemental indépendante et d’un encadrement multilatéral (ex. Banque africaine de développement, ONUDI* ) pour en limiter les effets géopolitiques et budgétaires destructeurs. Si le contrat des terres cédées aux Rwandais a été annulé c’est qu’il n’est pas impossible de renégocier les termes de cet accord.
L’incompétence, le cynisme et le manque de patriotisme dont font preuve les gouvernants et leurs ” atalakous ” doivent pousser les congolais à se former et de prendre leurs responsabilités pour mieux gérer les affaires publiques .
ONUD* Organisation des nations unies pour le développement industriel
Ghys Fortuné BEMBA DOMBE