Le Congo dans la gadoue

Ghys Fortuné DOMBE BEMBA

La rente pétrolière (captée et redistribuée pour cimenter la fidélité des élites) et les ressources minières, notamment l’or et le fer (devenues des propriétés privées de Pierre Oba), ne font pas le bonheur des populations en République du Congo.

Le pouvoir «sassouiste» s’est bâti sur la maîtrise intégrale de la rente pétrolière, pivot économique du régime. La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) constitue le cœur de ce dispositif, géré comme une caisse privée au service du clan presidentiel, entouré d’un réseau de sociétés parapétrolières offshore qui facilitent les détournements et la circulation discrète des flux financiers.

Les états financiers de la SNPC consultés par EcoMatin et autres le 6 juillet 2025 font état d’une année difficile pour la SNPC qui a vu ses indicateurs de performance passer au rouge. En 2023, la SNPC a affiché un total de bilan de 2 868milliards fcfa en PPA, soit 35 fois son capital social de 81,33milliards (mds), illustrant une puissance bilancielle hyper-financiarisée, très largement dépendante de la dette et des engagements hors fonds propres. Mais derrière cette façade, la rentabilité s’est effondrée, avec un bénéfice net en chute libre de 70 % à 19 mds de fcfa, révélant la vulnérabilité structurelle mortelle d’un modèle extractif qui dépend d’une rente pétrolière sous pression et de charges financières élevées.

Pour un analyste financier et expert-comptable qui a requis l’anonymat, cette situation traduit un risque systémique majeur : la SNPC est la dernière clé de voûte d’un régime rentier et clientéliste, mais son levier colossal combiné à une rentabilité comprimée expose l’économie congolaise à de graves tensions si les marchés durcissent ou si la manne pétrolière faiblit davantage comme cela va arriver à partir de septembre 2025.

Quand l’égoïsme fait des victimes

Dans sa politique de doublants et pour rendre disponible des fonds, M. Sassou a enjoint des chargés de missions tels que, Raoul Ominga, Françoise Joly, Louis Marc Sakala, Denis Junior Omar Bongo et Cie de négocier à travers le monde. Ces derniers font aboutir certaines missions mais d’autres, ont été sabotés par des ministres qui réclament de rétro-commissions comme s’ils travaillent pour un autre État. Ces derniers qui maîtrisent le dossier médical du général Sassou veulent continuer à se constituer un trésor de guerre.

Anatole Collinet Gakosso et Christian Yoka qui devraient siffler la fin du match, s’adonnent aux recours massif des émissions obligataires sur le marché sous-régional, dont les commissions atteignent souvent 1,5 à 2,5 % du volume, soit près de cinq fois les normes CEMAC. Un écart souligné à demi-mot dans les notes internes de la BEAC et de la COSUMAF. Cet argent ne sert pas au peuple mais plutôt irrigue un vaste système de redistribution clientéliste : les postes stratégiques dans les douanes, la dette ou l’économie forestière sont réservés aux alliés du régime, tandis que des exemptions fiscales ou des enveloppes ponctuelles assurent la paix sociale et la soumission des élites économiques.

On retrouve ici la parfaite illustration de ce qu’a théorisé Bayart dans « L’État en Afrique » où l’appropriation privatisée du politique et des richesses garantit la reproduction de l’oligarchie au pouvoir. Mais cette architecture montre ses limites. La suspension récente des missions administratives pour cause de banqueroute budgétaire, révèle un État réduit à son seul noyau exécutif, incapable de financer son fonctionnement.

Pendant que la pyramide alimentaire congolaise reste totalement dépendante de l’extérieur – 70 % des besoins sont couverts par des importations selon la FAO – le régime tente de se racheter une image auprès des bailleurs et des capitales européennes à travers des vitrines calibrées. L’usine biofuel de Loudima, inaugurée avec Eni, en est une illustration : un site hyper-mécanisé, entièrement conçu pour satisfaire les quotas RED européens et alimenter les bioraffineries du continent, sans effet structurant sur la sécurité alimentaire locale. Cette enclave agro-industrielle, qui permet à M. Sassou d’afficher une « transition verte », masque en réalité la persistance d’un modèle rentier qui n’a rien résolu aux racines du sous-développement. Cela ne pouvait être différent quand on sait que, Paul Ngobo est spécialiste en marketing et non un ingénieur du développement du secteur rural ! Le Congo peut redécoller facilement, il suffit de couper en deux les émoluments des parlementaires, des membres du gouvernement, des membres des institutions, des préfets et maires, des conseillers à la présidence, à la primature, bref des hauts fonctionnaires, le Congo fera des économies de plus 300 milliards de fcfa. Jean Baptiste Ondaye l’avait expérimenté à l’époque en dépoussiérant le fichier du personnel de la présidence de la République. Le Congo n’est pas vraiment en crise mais, il est victime de la mauvaise gouvernance, de l’égo, des disputes au haut sommet, de la méchanceté des dirigeants telle que, Pierre Oba qui a fait du secteur minier son bien privé. S’il n’y a pas d’argent comment expliquer les immeubles qui poussent chaque jour, les gros cylindrés, et les voyages des…?

Ghys Fortuné DOMBE BEMBA

 

 

 

Ghys Fortuné DOMBE BEMBA

La rente pétrolière (captée et redistribuée pour cimenter la fidélité des élites) et les ressources minières, notamment l’or et le fer (devenues des propriétés privées de Pierre Oba), ne font pas le bonheur des populations en République du Congo.

Le pouvoir «sassouiste» s’est bâti sur la maîtrise intégrale de la rente pétrolière, pivot économique du régime. La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) constitue le cœur de ce dispositif, géré comme une caisse privée au service du clan presidentiel, entouré d’un réseau de sociétés parapétrolières offshore qui facilitent les détournements et la circulation discrète des flux financiers.

Les états financiers de la SNPC consultés par EcoMatin et autres le 6 juillet 2025 font état d’une année difficile pour la SNPC qui a vu ses indicateurs de performance passer au rouge. En 2023, la SNPC a affiché un total de bilan de 2 868milliards fcfa en PPA, soit 35 fois son capital social de 81,33milliards (mds), illustrant une puissance bilancielle hyper-financiarisée, très largement dépendante de la dette et des engagements hors fonds propres. Mais derrière cette façade, la rentabilité s’est effondrée, avec un bénéfice net en chute libre de 70 % à 19 mds de fcfa, révélant la vulnérabilité structurelle mortelle d’un modèle extractif qui dépend d’une rente pétrolière sous pression et de charges financières élevées.

Pour un analyste financier et expert-comptable qui a requis l’anonymat, cette situation traduit un risque systémique majeur : la SNPC est la dernière clé de voûte d’un régime rentier et clientéliste, mais son levier colossal combiné à une rentabilité comprimée expose l’économie congolaise à de graves tensions si les marchés durcissent ou si la manne pétrolière faiblit davantage comme cela va arriver à partir de septembre 2025.

Quand l’égoïsme fait des victimes

Dans sa politique de doublants et pour rendre disponible des fonds, M. Sassou a enjoint des chargés de missions tels que, Raoul Ominga, Françoise Joly, Louis Marc Sakala, Denis Junior Omar Bongo et Cie de négocier à travers le monde. Ces derniers font aboutir certaines missions mais d’autres, ont été sabotés par des ministres qui réclament de rétro-commissions comme s’ils travaillent pour un autre État. Ces derniers qui maîtrisent le dossier médical du général Sassou veulent continuer à se constituer un trésor de guerre.

Anatole Collinet Gakosso et Christian Yoka qui devraient siffler la fin du match, s’adonnent aux recours massif des émissions obligataires sur le marché sous-régional, dont les commissions atteignent souvent 1,5 à 2,5 % du volume, soit près de cinq fois les normes CEMAC. Un écart souligné à demi-mot dans les notes internes de la BEAC et de la COSUMAF. Cet argent ne sert pas au peuple mais plutôt irrigue un vaste système de redistribution clientéliste : les postes stratégiques dans les douanes, la dette ou l’économie forestière sont réservés aux alliés du régime, tandis que des exemptions fiscales ou des enveloppes ponctuelles assurent la paix sociale et la soumission des élites économiques.

On retrouve ici la parfaite illustration de ce qu’a théorisé Bayart dans « L’État en Afrique » où l’appropriation privatisée du politique et des richesses garantit la reproduction de l’oligarchie au pouvoir. Mais cette architecture montre ses limites. La suspension récente des missions administratives pour cause de banqueroute budgétaire, révèle un État réduit à son seul noyau exécutif, incapable de financer son fonctionnement.

Pendant que la pyramide alimentaire congolaise reste totalement dépendante de l’extérieur – 70 % des besoins sont couverts par des importations selon la FAO – le régime tente de se racheter une image auprès des bailleurs et des capitales européennes à travers des vitrines calibrées. L’usine biofuel de Loudima, inaugurée avec Eni, en est une illustration : un site hyper-mécanisé, entièrement conçu pour satisfaire les quotas RED européens et alimenter les bioraffineries du continent, sans effet structurant sur la sécurité alimentaire locale. Cette enclave agro-industrielle, qui permet à M. Sassou d’afficher une « transition verte », masque en réalité la persistance d’un modèle rentier qui n’a rien résolu aux racines du sous-développement. Cela ne pouvait être différent quand on sait que, Paul Ngobo est spécialiste en marketing et non un ingénieur du développement du secteur rural ! Le Congo peut redécoller facilement, il suffit de couper en deux les émoluments des parlementaires, des membres du gouvernement, des membres des institutions, des préfets et maires, des conseillers à la présidence, à la primature, bref des hauts fonctionnaires, le Congo fera des économies de plus 300 milliards de fcfa. Jean Baptiste Ondaye l’avait expérimenté à l’époque en dépoussiérant le fichier du personnel de la présidence de la République. Le Congo n’est pas vraiment en crise mais, il est victime de la mauvaise gouvernance, de l’égo, des disputes au haut sommet, de la méchanceté des dirigeants telle que, Pierre Oba qui a fait du secteur minier son bien privé. S’il n’y a pas d’argent comment expliquer les immeubles qui poussent chaque jour, les gros cylindrés, et les voyages des…?

Ghys Fortuné DOMBE BEMBA

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