Congo-France Annulations de Rendez-vous à la dernière minute.
Alphonse Ndongo
Des rendez-vous ont été annulés in extremis, tandis que d’autres ont été reportés dans un contexte de spéculation concernant les retombées de l’affaire dite des “biens mal acquis”.
Une source bien informée indique que Denis Sassou N’Guesso pourrait( si ce n’est déjà chose faite) envisager de reporter sa visite en France, initialement prévue en réponse à l’invitation de son homologue français, Emmanuel Macron, le 5 avril prochain. Parallèlement, Anne Rigail, la directrice générale d’Air France, a dû annuler à la dernière minute sa visite de travail à Brazzaville, où elle devait s’entretenir avec les autorités congolaises.
Selon les informations fournies par ces dernières, cette annulation serait due au séjour du président Dénis Sassou N’Guesso à Madingou, chef-lieu du département de la Bouenza.
Certains analystes avancent l’hypothèse que la convocation d’Antoinette Sassou N’Guesso, épouse du Chef de l’État congolais, par le tribunal judiciaire de Paris pour une audition dans le cadre d’une éventuelle mise en examen relative au dossier dit des “biens mal acquis”, pourrait être à l’origine de cette tension diplomatique. Dans une lettre datée du 24 novembre 2024 et adressée au vice-président du tribunal judiciaire de Paris, Serge Tournaire, Denis Sassou N’Guesso contestait cette procédure judiciaire. “…En d’autres termes, la justice française s’autorise à juger un Chef d’Etat étranger en fonction, au mépris de son immunité diplomatique…”, s’indignait le président congolais dans le courrier que nous avons consulté.
LES PRO RUSSES ET CHINOIS EN AFRIQUE AFRIQUE FRANCOPHONE SONT DANS LE VISEUR DE PARIS
Au moment où Trump complique la tâche aux occidentaux sur la gestion de la crise Russie-Ukraine, les occidentaux, la France en tête, veulent-ils punir les pro russes et chinois en Afrique ? Il est pertinent de noter que Paris cherche à régler des comptes avec certains pays africains perçus comme étant étroitement liés à la Russie et à la Chine. Les visites récentes de Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, à Oyo, village de Denis Sassou N’Guesso, ne seraient pas nécessairement bien accueillies par les autorités françaises, qui vont jusqu’à soupçonner Brazzaville, Yaoundé, Bangui et Libreville, de contourner les sanctions de boycott des produits pétroliers en provenance de la Russie.
Cette situation soulève des interrogations quant aux raisons pour lesquelles Denis Sassou N’Guesso et sa famille sont sous le coup d’un examen attentif par les autorités judiciaires françaises. Cela soulève également des questions sur l’indépendance réelle de la justice française dans le traitement des affaires impliquant des règlements de comptes politiques voire diplomatiques sur fond de réels intérêts économiques stratégiques pour lesquels les entreprises françaises étaient naguère en terrain conquis.
A.Ndongo, journaliste économique et financier, Brazzaville Congo
