Congo-Brazzaville: Sur la réduction du train de vie de l’Etat

Contenu de l’article
Réduction du train de vie de l’État : le Gouvernement accusé de pillage

Sur la  réduction  du train de vie de l’Etat,

Utile que la République  du Congo  expérimente une décision  de sa voisine de la rive gauche du fleuve Congo.

Contenu de l’article
OUABARI MARIOTTI , Ancien ministre de la justice

Ouabari Mariotti

Le  Conseil  des Ministres  du 2 mai 2025,  en République Démocratique  du Congo,  a, entre  autres  mesures,  pris  une décision qui pourrait pousser des  pays africains,  en bute  à  des défis financiers,  à se  donner  les moyens  de s’aligner  sur  une   expérience axée  sur cette décision en raison de l’effet  d’entraînement positif  que celle ci pourrait apporter  aux budgets  nationaux.

Il s’était agit, au sein des institutions politiques de la République Démocratique du Congo, d’une affaire de  réduction du train de vie  de l’Etat, à deux versants. D’une part,  identifier, au sein des Institutions  de la République, des structures  dont la nécessité  ne serait pas  jugée indispensable. De  l’autre,  analyser la valeur ajoutée  desdites mesures, au regard des ressources qui leur sont allouées, tant en termes de dépenses directes provenant du trésor public que des ressources publiques indirectement mobilisées.

Tout compte fait, la  décision  du Conseil  des Ministres  de la République Démocratique du Congo conduirait, en dernier ressort,  à  choisir  entre  deux pistes. Soit la suppression  des  structures en question,  parce que  touchées  par le versant  négatif de la préoccupation financière du Gouvernement. Soit,  le maintien desdites structures,  une fois  leur contenu  requalifié, pour leur ôter  les aspérités  qui  créraient, en elles,  la  marque de l’inopportunité  de leur existence, et une affectation non raisonnable des fonds publics.

Par cette décision  du  Gouvernement de la République Démocratique du Congo, laquelle  s’assimile à  une réforme non négligeable, dans le  domaine financier, l’objectif   gouvernemental  viserait à  redresser les finances publiques,  en cette période de guerre  à  l’Est  du pays où  les forces armées de la République Démocratique du Congo  s’opposent à  celles des M23/ AFC  appuyées par le Rwanda .

C’est  dans  ce cadre  que l’Institut de Recherche sur la Politique, la Gouvernance et la Violence,  Organisation  non Gouvernementale,   à  pignon sur rue,  en République Démocratique du Congo,  a recommandé, dans une de ses récentes notes d’analyse, au Gouvernement  de la République Démocratique du Congo,  la  suppression pure et simple du Conseil National de Suivi de l’Accord  du Processus Electoral (CNSA)

Mise en place,  dans un contexte électoral en 2017, le CNSA,  est devenu, un organe,  largement symbolique, sans activité réelle, ni impact sur la vie politique en République Démocratique du Congo,  à  en croire  l’Institut de Recherche sur la Politique, la Gouvernance et la Violence. Et  l’Institut d’en  rajouter  que,   bien qu’obsolète,  le  CNSA continue malheureusement de peser sur le budget de l’État de la République Démocratique du Congo.

Autre  organe jugé  moins important par l’Institut de Recherche sur la Politique,  la Gouvernance et la Violence,  au regard de ses actions sur le terrain, c’est  le Fonds Forestier National (FFN). Une structure  émanant du Fonds de Reconstruction du Capital Forestier (FRCF),  réactivée en 2019 par le Gouvernement  de la République Démocratique du Congo,  en vue de piloter le projet “Jardin  Scolaire”, ” un milliard d’arbres”.

Me basant  sur ce qui est  dit, là-haut, j’interviens,  ici,  pour  me retourner  sur le cas  de mon pays, la République du Congo.

En effet,  les  Constitutions africaines, depuis les indépendances des années 60,  recèlent de ces institutions  qui, à  regarder  de près,  ne sont,  ni plus ni moins, par le caractère  consultatif  de leur esprit, que  l’équivalent  des services  sociaux,  destinés  à  faire siéger, des citoyens que les pouvoirs  en place,  pour diverses  raisons, voudraient assister financièrement, pour leur survie.

Ce qui est consultatif relève  de la simple consultation. N’est  pas associé  à  la décision,  et sans  prérogative  qui en découle.  L’instance qui  consulte  apprécie, juge et  décide, librement,  en son âme et conscience, et  en fonction  de l’intérêt  qu’elle  porte à  la substance de la consultation et de  l’opportunité  d’en  faire  ou pas son affaire,  l’objet  du rendu de la consultation.

S’agissant  de la République du Congo,  au cas où, dans la Constitution, il ne serait pas  prévu  un dispositif de concertation  selon une  périodicité  définie, entre les  Ministères  et les Institutions à  caractère  consultatif,  peut-être  conviendrait-il de regarder la question. Par le  dispositif de la  concertation,  les Ministères  mettraient  à  profit les idées  provenant  des  Institutions à  caractère consultatif  pour les formaliser en affaires à  introduire en Conseil des Ministres, selon le schéma habituel  Conseil de Cabinet,  puis Conseil des Ministres.

Le Conseil Économique et  Social et Environnemental,  le Conseil  Consultatif  de la Femme, le Conseil  Consultatif  de la Jeunesse, le Conseil  Consultatif des  Sages et des Notabilites Traditionnels, le  Conseil  Consultatif  des Personnes  Vivant avec Handicap et le Conseil  National  du Dialogue,  des  institutions  composées  d’hommes et de femmes de grande valeur,  formés  à  différentes écoles,  sur le territoire national  et à  l’étranger,  sont   des ferments d’idées  qui  devraient   être  exploitées  pour la construction du pays.  Suffit  que  leurs  reflexions et  leurs suggestions soient  rentabilisées  par le  pouvoir  exécutif, ce qui conditionne  la création d’un mécanisme de  mise à  jour et de capitalisation   de leurs inspirations  par le biais des  réseaux de l’exécutif.

Si ces Institutions,  à  caractère  consultatif,  ne donnent pas  la preuve,  dans l’intérêt  national, de leur marque  d’utilité, leur requalification, voire  leur remise en cause,  devient une nécessité républicaine  pour les finances publiques.

Brazzaville 10 mai 2025

Ouabari Mariotti

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *