
Échec à l’UNESCO : le prix de l’isolement diplomatique du Congo
Par Modeste Boukadia, Président du CDRC – Une Nation Pour Tous
Le revers du Congo à l’élection pour la direction de l’UNESCO n’est pas un simple échec diplomatique. Il reflète un pays qui, sous Denis Sassou Nguesso, a perdu son crédit moral, politique et intellectuel sur la scène internationale. Le rejet de Firmin Édouard Matoko, diplomate compétent et respecté, sanctionne avant tout un régime usé et déconsidéré.
Un pays effacé des institutions internationales
Depuis plusieurs années, le Congo s’efface progressivement des grandes enceintes multilatérales.
Qui peut encore citer des Congolais occupant des postes de direction dans les institutions internationales, continentales, régionales ou sous-régionales ? Si ces postes existent, leur impact demeure invisible.
Que reste-t-il du passage de Pierre Moussa à la tête de la CEMAC ou du général Jean-Marie Michel Mokoko à la MONUSCO ? Rien.
Autrefois, des figures comme André Milongo faisaient rayonner le Congo par leur action et leur influence. Aujourd’hui, notre pays ne suscite plus que méfiance et indifférence.
« L’UNESCO, c’est l’éducation — or Denis Sassou Nguesso l’a lui-même reconnu : “Nous avons détruit l’éducation.” »
Comment Denis Sassou Nguesso, qui avoue avoir démantelé son système éducatif, pourrait-il soutenir avec conviction un candidat pour diriger l’institution mondiale du savoir et de la culture ?
Comment confier la direction de l’UNESCO à un pays où les exécutions sommaires touchent la jeunesse — les « Bébés noirs » et les « Kulunas » — alors que le chef de l’État se proclame parangon de la culture et de l’éducation ?
Cette limite morale, flagrante aux yeux du monde, a été sanctionnée par le résultat de cette élection.
Une humiliation symptomatique du rejet international
Cette humiliation n’est pas un fait isolé, mais s’inscrit dans la longue série de revers diplomatiques du régime. Firmin Édouard Matoko n’en est qu’une victime collatérale.
Le précédent d’Henri Lopès sous François Hollande avait déjà annoncé la rupture de confiance entre Brazzaville et Paris. Les récentes déclarations d’Anatole Collinet Makosso et de Thierry Moungalla dénonçant « l’ingratitude » de la France en sont la confirmation.
Mais le désaveu dépasse l’Hexagone : au niveau continental, aucune voix n’a semblé acquise pour le Congo, y compris parmi les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce rejet global traduit la défiance croissante d’un continent fatigué des régimes qui confisquent le pouvoir et ternissent l’image de l’Afrique.
Un pouvoir isolé, un peuple déconsidéré
Firmin Édouard Matoko n’a pas démérité. Il est la victime collatérale d’un pouvoir détesté et isolé.
Comme l’écrivait Karl Marx : « L’Histoire se répète deux fois : la première comme une tragédie, la seconde comme une farce. »
Après Henri Lopès, voici Firmin Édouard Matoko : deux diplomates de valeur sacrifiés sur l’autel d’un système à bout de souffle.
Pour un Congo réconcilié et respecté
Ce nouvel échec montre que l’heure est venue pour Denis Sassou Nguesso de rompre avec la diplomatie de façade et l’arrogance du pouvoir. Le pays doit se réconcilier avec lui-même afin de restaurer sa crédibilité sur la scène internationale.
« Seule la TPSA / ToPeSA, en réconciliant le peuple avec ses institutions, peut rendre au Congo la dignité qu’il a perdue. »
Il est temps que le Congo retrouve sa place parmi les nations, non par la soumission, mais par la reconstruction morale, politique et sociale de son État.
Modeste BOUKADIA
Président du CDRC – Une Nation Pour Tous
Brazzaville, le 07 octobre 2025















































































































































































































































































































































































