Nguila Moungounga Nkombo , constant et engagé mais incompris..
Jean-Claude BERI
Nguila Moungounga Nkombo, né le 9 novembre 1940 à Mouyondzi (Bouenza) , présente le visage d’un homme politique constant et aguerri . Par la profondeur de son combat et la constance de son engagement politique, il fut un des leaders qui ont le plus influencé l’histoire politique notamment contre le bâillonnement de la démocratie congolaise par des hommes en treillis.
Nguila Moungounga Nkombo, 70 ans, ancien ministre des Finances sous Pascal Lissouba (1992-1997) et figure de l’opposition congolaise, décédé ce 14 avril 2018 dans un hôpital parisien a laissé un vide aujourd’hui encore irremplaçable.
Il a fait de la restauration de la démocratie, brisée par le coup d’Etat sanglant ayant causé plus de 40.000 morts dans une guerre stupide dont l’auteur SASSOU NGUESSO continue de creuser le sillon de la barbarie et la désolation au Congo-Brazzaville.
A la faveur de la conférence nationale de 1991 qui a ouvert le pays au multipartisme, M. Moungounga Kombo avait été un des fondateurs de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) qui avait remporté les premières élections pluralistes de 1992 et élu Pascal LISSOUBA, comme le seul président élu démocratiquement de 1992 à nos jours
NGUILA grand démocrate des dures années de braise qui ont marqué l’UPADS, avait « Toujours combattu l’injustice, la confiscation du pouvoir, l’homme qui avait fait son cheval de bataille ; le respect de la constitution, la promotion d’un Etat de droit, l’indépendance de la justice, la défense des valeurs républicaines » Marcel TSOUROU
C’est cette constance politique qui le poussa à créer le CERDEC ou ses idées pour un Congo unifié par la compétence et le travail acharnée fut enseigné et véhiculé. Cet outil lui permit de de mettre en lumière sa constance, ce qui suggère une forme d’authenticité du discours. Il avait des idées, des valeurs, des convictions, une vision du Congo et de la société qu’ils déclinent à longueur de discours, d’interviews, de billets de blog.
NGUILA ne cessa jamais de dénoncer la dépense publique et les normes qui sont associées au mal, au péché. « Libérez-nous des normes inutiles, des charges exorbitantes », aimait-il le dire aux Congolais. Ce « Libérez-nous » sonne comme le « délivre-nous du mal » du Notre Père ! Car le Congo de SASSOU est englué dans le déni et le gaspillage financier inédit et récurrent.
C’est cette méthode politique qui le poussa a créer le CERDEC ou ses idées pour un Congo unifiée par la compétence et le travail l acharnée fut enseigné et véhiculé. Cette réflexion campe aujourd’hui le débat sur le sens de l’éthique politique dans toute sa substance. Pourquoi l’homme politique congolais à tendance à être démocrate, patriote et combattant des causes nobles dans son statut d’opposant ? Pourquoi ses valeurs démocratiques ne sont pas constantes et transposables chez nos hommes politiques une fois arrivé au pouvoir ? Pourquoi les prébendes politiques constituent-elles des déviances morales pour la plupart de notre élite politique ? Pourquoi ce manque de constance dans les principes et idéaux dont ils défendaient jadis et qu’une fois nommés dans un poste au gouvernement ou dans l’administration font fi de leurs idéaux et changent complètement de nature parce que devenant de facto des «mangeoires » du régime approuvant ainsi la promotion récurrente des contre -valeurs.
Ce que dénonçait NGUILA est devenue la norme de la gouvernance dans le prisme étriqué du PCT. Ce qui est inadmissible c’est de voir de hauts cadres dans l’administration, des universitaires, des juristes bien formés par l’Etat, se renier et prêt à défendre l’arbitraire par le mensonge d’Etat au détriment des intérêts du peuple souverain. Ce qui est inadmissible c’est de voir de hauts cadres dans l’administration, des universitaires, des juristes bien formés par l’Etat, se renier et prêt à défendre l’arbitraire par le mensonge d’Etat au détriment des intérêts du peuple souverain.
Ce 14 Avril 2025 , nous retiendrons que les multiples oscillations de notre opposition traduisent, en réalité, une absence d’unité et de constance. Une unité : celle des Bantu, dont l’attitude à l’égard de l’agir politique est gouvernée par l’intérêt général., Notre ’action politique doit être prudemment déployée vers cet accomplissement de la quête de la justice égalitaire. La société congolaise est un organe complexe, fait de multiples combinaisons, qui ne supporte pas les mouvements violents et épidermiques. Il y a une évolution inéluctable qui demeure attachée à un point d’origine, qui s’il se perd dans les lointains souvenirs historiques de la nation, continue de déterminer le changement porté par les idées. Ainsi, NGUILA, dans la contradiction fertile de sa pensée, concilie un rationalisme libéral avec une forme de développement intégral assumé.
Cet état de fait nous pousse à qualifier certains de nos hommes politiques de myocardes. Quand ils tirent le diable par la queue, quand ils sont loin du « formage » ils sont intègres et critiquent vigoureusement le système politique qui gouverne. Quand le Maître à bord leur appelle et les confie des responsabilités, ces politicards abordent une posture fluctuante, devenant versatiles et n’hésitent pas à défendre les conneries du Maître. Il est tant que le Sénégal, notre République soit dotés d’hommes politiques intègres, constants dans leurs idées dans l’opposition comme dans leur présence au pouvoir.
Comme l’a su le dire Mr OUABARI MARIOTTI« Attaché aux principes pour ne pas se perdre en conjectures. Là-bas à l’éternel infini, que Nguila Moungounga Kombo repose en paix. A sa famille, particulièrement son épouse Asso et ses enfants, ses parents dont son frère Lucien Boukoro… » « Dieu, lumière vivante, est seule éternelle. Tout passe »
Jean-Claude BERI