
Congo Brazzaville
Terre des Légendes et des Lumières.
Un vrai non-sens,
La désignation “Peuple Nordiste”, au Congo Brazzaville.
Ouabari Mariotti
Ancien Ministre.
Il circule, sans répit, ces jours ci, sur les réseaux sociaux, comme le film policier de l’acteur français Regis Blondeau, des posts faisant état de l’existence, au Congo Brazzaville, d’un “Peuple Nordiste”. “Un peuple” dont les citoyens la constituant, tremblant de tous leurs membres, la peur au ventre, redouteraient, le départ du pouvoir du Président Denis Sassou Nguesso, à la suite d’une alternative nouvelle, dans le pays. Une posture, à la fois, psychologique, psychique et morale qui aurait, de fait, créé, dans la conscience de ce supposé “Peuple Nordiste” un sentiment de détresse, de perdition, voire d’abandon et d’écrasement, si jamais le Président Denis Sassou Nguesso, considéré comme un “bouclier protecteur sûr” de ce “Peuple Nordiste”, contre les malheurs qui pourraient s’abattre contre ce “Peuple”, venait à quitter le Palais Présidentiel.
J’interviens, ici, en homme libre, pour affirmer que le concept de “Peuple Nordiste” ou du “Peuple du Nord”, au Congo Brazzaville, est de la pure affabulation. Les populations qui constitueraient ce “Peuple Nordiste” n’ont ni, la même histoire, ni les mêmes cultures, encore mois les mêmes traditions. Sans compter qu’elles ne parlent pas les mêmes langues autochtones. Par contre, le Congo Brazzaville recèle, en son sein, des groupes ethniques, avec leurs coutumes et traditions, des régions administratives décrétées par le Gouvernement, qui ne sont ni plus ni moins qu’un concentré de ces groupes ethniques, échafaudé par un mouvement millénaire de migrations internes des populations, dans cette partie de l’Afrique.
Les notions, devenues courantes, par le fait du langage, essentiellement politique, des concepts de Nord et Sud, avalant, injustement, pour en nier l’existence, l’Est, l’Ouest et le Centre, procèdent de la mauvaise foi politique pour raccourcir le Congo Brazzaville en deux parties, le Nord et le Sud.
Pour ne parler que de mon cas personnel, je suis, de par mes racines maternelles, né à Mabirou, sur le bord de la rivière Alima, région de la Cuvette, avec des parents venant de Gamboma, Abala, Alembe, Ossele, Olombo, Ekouassende, Yama, dans la région Nkeni-Alima, au Centre du Congo. Enfin, aussi de la parenté, issue d’Okoyo, Département de la Cuvette Ouest. Nulle part, la science géographique n’élimine, sur une carte, les quatre points cardinaux au seul profit du Nord.
C’est dire que l’épouvante, la frayeur et l’affolement distillés dans l’esprit et les têtes du supposé “Peuple du Nord” du Congo, dans l’hypothèse d’un éloignement de la Présidence de la République du Président Denis Sassou Nguesso ne sont que des manigances politiciennes et inhumaines qui ajoutent aux souffrances du supposé “Peuple Nordiste” d’autres maux. Ce qui ressemblerait à des déconvenues pour ce supposé “Peuple du Nord”, n’étant, en fin de compte que des histoires montées de toutes pièces qui placeraient l’ensemble des populations des espaces territoriaux, au Nord de Brazzaville, comme politiquement acquis au Président Denis Sassou Nguesso, au demeurant répondant, pieds et mains liés, de sa volonté. Une assertion, du reste, à juste titre, pas encore démontré. Les successifs scrutins organisés au Congo, sous les mandats du Président Denis Sassou Nguesso n’ont, jusqu’ici, pas donné au Président Denis Sassou Nguesso, la majorité absolue, sur chacun des espaces territoriaux congolais occupés par le supposé “Peuple du Nord”.
Une chose est certaine. Et l’on ne peut s’en cacher. En effet, ce qui est appelé “Peuple Nordiste”, au Congo Brazzaville, vit les contraintes et les difficultés de la crise socio-économique actuelle, sous le Président Denis Sassou Nguesso, au même titre que l’ensemble des Congolais. De la même manière, entre août 1992 et le 15 octobre 1997, sous le Président Pascal Lissouba, Enfant des Terres de Ntsinguidi, dans la région du Niari, composante du “Peuple du Sud Congo”, pour plagier le “Peuple Nordiste”, “le Sud Congo” n’était pas au 7ème Ciel, avec tout le confort matériel, le bonheur et le plaisir que comble une telle condition de vie. Une comparaison qu’on pourrait, par parallélisme des formes, étendre à la gouvernance de l’éphémère Président Augustin Poignet, celles des Présidents en chaire, Fulbert Youlou, Alphonse Masamba-Débat, Marien Ngouabi et Jacques Joachim Yhombi Opango sur les populations avec lesquelles ces dirigeants qui s’en sont tous allés ont partagé les terres natales.
Par les temps de crise économique et financière qu’affronte le Congo Brazzaville, et au regard des progrès visibles, dans d’autres pays africains, moins pourvus en richesses naturelles que le Congo Brazzaville, le Peuple Congolais, uni et indivisible, sans considération de ces basses histoires et d’origine du Nord, Sud, Est, Ouest et Centre, a une incontournable et légitime préoccupation. Exiger de ses autorités nationales une gouvernance plus moderne, plus juste, plus rationnelle, davantage réformatrice, dans tous les domaines de la vie du pays, et tournée, à fond, vers ses aspirations.
La règle universelle et sans exception de la fin des mandats politiques jouant pour tous les dirigeants du monde, selon le destin de chacun d’eux, le Président Denis Sassou Nguesso se libérera bien, ce jour-là, de ses prérogatives Constitutionnelles légales. Le nouveau Chef d’Etat congolais rentrant, en respect de la Constitution et des normes de la République, ainsi qu’au regard des valeurs nationales qu’il incarnera, au nom du symbolisme du Père de la Nation, garant de l’unité nationale dont il sera revêtu, trouvera, à coup sûr, sur son chemin, les forces vives de la Nation, si jamais il se laisse embarquer, dans une folle intention de malmener le moindre groupe ethnique congolais, quel qu’il soit, encore moins le supposé “Peuple Nordiste” dont parlent des âmes provocatrices.
Un vrai non-sens, une notion proche de l’absurde, cette appellation de “Peuple Nordiste” au Congo Brazzaville, avec la cohorte de contre vérités qu’on accole, à dessein, à ce “Peuple” et les intentions prêtées à ceux qui le représenteraient.
Ouabari Mariotti
Ancien Ministre.
République du Congo
Paris 23 décembre 2024