
REPLIQUE DU BUREAU POLITIQUE DE LA FOC AU MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPLUBLIQUE DU 28 NOVEMBRE 2024EPLIQUE AU MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE-1.pdf
ENCORE UN MESSAGE A LA NATION DU PRÉSIDENT DE LARÉPUBLIQUE SANS OBJET.
Jean-Félix DEMBA NTELO
Le 28 Novembre 2024, à l’occasion de la célébration du 66ème anniversaire de la proclamation de la République du Congo, le Président de la République s’est solennellement adressé au peuple congolais, à travers le Parlement réuni en Congrès à Brazzaville.
Tel un plat réchauffé, ce long discours de plus d’une heure trente minutes n’a, une fois de plus, apporté aucune réponse aux attentes du peuple congolais angoissé et très inquiet,face aux incertitudes d’une existence au quotidien de plus en plus précaire et des perspectives d’avenir encore plus sombres.
La Fédération de l’Opposition Congolaise (FOC), considère que le Président de la République, coupé, ou plutôt dans l’ignorance délibérée des réalités au quotidien des populations congolaises de nos villes et de nos campagnes, s’est une fois de plus livré à un exercice habituel de communication, où s’entremêlent dans son message : d’une part une AUTOSATISFACTION BEATE, fondée sur des mensonges; d’autre part, une LITANIE DE PROMESSES SUPPLEMENTAIRES aux précédentes non tenues, annoncées tout au long de ses quatre décennies de règne sans partage
au sommet de l’État.
Pour Monsieur le Président de la République, le Congo, notre pays se porte bien et est en progrès constant, nonobstant quelques dérapages et difficultés mineures.
Pour la Fédération de l’Opposition Congolaise, ces messages présidentiels à la Nation, aux contenus identiques d’une commémoration à l’autre, sont ceux d’un homme vivant lesréalités d’un autre monde, celui de la PLANETE POUVOIR qu’il s’est créée au fil de ses décennies de règne, essentiellement entouré des membres de sa famille, de son clan, de sa tribu, de son Parti politique le PCT et alliés, de ses courtisans nationaux et étrangers.
Une PLANÈTE POUVOIR dont les occupants sont ce petit monde d’opportunistes indécrottables et invétérés de tous acabits, essentiellement animés par des préoccupations alimentaires, loin du triste sort des populations congolaises condamnées à la misère, la pauvreté.et la précarité.
Les seules performances requises pour cette minorité de jouisseurs, proches du pouvoir incarné par le PCT voici un demi-siècle, c’est la déification du Chef à l’origine de leur promotion, le détournement des deniers et le pillage du Trésor public, l’accaparement pour soi, des recettes générées par les immenses ressources naturelles dont l’exploitation est bradée à leurs associés étrangers.
Dans cette minorité très active de la PLANÈTE POUVOIR, la corruption, la concussion, le vol, les conflits d’intérêts et autres malversations financières érigés en doctrine de gouvernance du pays, ont donné naissance à une race de nouveaux riches, devenus tous milliardaires, constituée d’individus pourtant sortis du néant et arrivés pauvres et démunies dans les cercles du pouvoir, où ils sont désormais assurés de l’impunité totale, de la garantie à vie de la libre jouissance des privilèges et délices du pouvoir, par la mainmise sur les richesses nationales. C’est donc confortablement installé dans cette PLANÈTE POUVOIR, c’est à dire déconnecter des réalités au quotidien des congolais déboussolés par la misère,
que le Président de la République adresse ses messages solennels à la Nation.
Pour la Fédération de l’Opposition Congolaise, le Congo qui se porte bien, selon le message présidentiel, est celui du monde de sa planète qui ne se prive et ne se gêne plus d’étaler à la face du monde, les délices et les jouissances que procurent les privilèges du pouvoir.
C’est ainsi que de manière récurrente, se succèdent au sein du clan présidentiel et autres dignitaires du pouvoir, des cérémonies grandioses, célébrant aux frais des contribuables congolais, des évènements privés (mariages, anniversaires et autres…), dignes : des fastes en Europe au sein des familles royales, des couronnes d’Angleterre ou des pays scandinaves; des fastes dans les monarchies arabes, avec les folies des princes des émirs;
ou encore des fastes des Maharajah chez les princes hindous en Inde.
Toutes ces folies de grandeur des fastes au sein des familles royales d’Europe, des Emirats Arabes et des Maharajah de l’Inde, inspirent désormais les cérémonies au sein des familiales des dignitaires congolais au pouvoir. Peu importe ce que coûte aux contribuables congolais, ces fantasmes et folies d’individus pourtant sortis pour l’essentiel des milieux pauvres et démunis de nos villages et quartiers. Pendant que dans les familles des dignitaires au pouvoir, se succèdent les fastes de cérémonies royales, la réalité de l’écrasante majorité du peuple congolais, dans les villes et les campagnes, est celle de la précarité et de la privation de tout ce qui concourent au bien-être de l’homme, en plein XXIe siècle : manque d’eau courante, d’électricité,
d’alimentation saine, d’écoles et soins de qualité, d’assainissement des quartiers, des transports
urbains et interdépartementaux de qualité, etc.
Dans tous les secteurs, de l’économie, de l’éducation, de la santé, de la protection sociale, des sports, de la culture, des infrastructures et équipements de base, des services, de la sécurité publique, etc., les faillites n’épargnent aucun domaine. L’immigration incontrôlée des étrangers de toutes les origines, africaine, asiatique, arabe, européenne, etc., dominant près de 95% de l’exploitation de nos ressources naturelles et du commerce général, menace sérieusement la souveraineté et notre identité nationales.
La croissance désordonnée et non maîtrisée des deux grandes métropoles urbaines, Brazzaville et Pointe-Noire, ainsi que des centres urbains secondaires, avec plus des deux tiers de la population nationale urbanisée, dans un cadre de vie et un environnement malsain sous
équipé, expose les populations à toutes sortes de pandémies d’épidémies et d’insécurité.
Contrairement au message du Président de la République qui parle d’un Congo qui se porte bien, notre pays connait deux réalités :
celle de la PLANÈTE POUVOIR, où vit dans l’opulence, le petit monde minoritaire de son entourage et des privilégiés du pouvoir d’une part ;celle de l’écrasante majorité des congolais, laissés pour compte de la mauvaise gouvernance du pays par des dirigeants incapables d’offrir le minimum de bien-être social aux citoyens, condamnés à une existence au quotidien de pauvreté et de misère,
d’autre part.
Cette situation du Congo est assimilable à un “océan de misère ou émergent quelques îlots d’abondance et de prospérité habités par les dignitaires du pouvoir et leurs proches.”
Dans son message le Président de la République a délibérément ignoré les lamentations du peuple congolais, angoissé et désespéré, contraint d’exprimer son ras-le-bol par des grèves spontanées et disparates. Loin de prendre en compte les rappels à leurs droits des différentes couches sociales du peuple congolais (travailleurs, retraités, jeunes au chômage etc. ), qui ne cherchent qu’à être entendus par celui sur lequel repose leur destin, le Président de la République leur a plutôt lancé un véritable défi, par les deux adages sur ” le vent qui ne tord pas les rayons du soleil
quelle que soit sa force ” et sur ” la pluie qui ne peut effacer les tâches sur la peau de la panthère, quelle que soit sa violence.”
Autrement dit ” les chiens aboient, la caravane passe “. Un véritable défi avec du mépris pour tous ceux des citoyens congolais spoliés dans leurs droits, et qui les réclament dignement et pacifiquement.
Mais ce que le Président de la République omet, c’est que le nuage épais peut empêcher les rayons du soleil d’irradier la terre et que la foudre sous l’orage peut bruler la peau de la panthère et lui donner la mort.
Dans ces deux répliques aux adages méprisants du Président de la République, le nuage épais capable d’arrêter les rayons du soleil et la foudre capable de bruler la peau de la panthère et le tuer, symbolisent le peuple éternel propriétaire de la Nation.
Le Président de la République connait parfaitement que ” LES HOMMES AU POUVOIR PASSENT, MAIS LES PEUPLES ET LES NATIONS DEMEURENT ET RESTENT “.
Sous d’autres cieux, en Afrique et dans le monde, les dirigeants au sommet des Etats qui ont ignoré cette vérité, l’ont payé très cher, notamment,
En Afrique :
le Maréchal du Zaïre MOBUTU SESE SEKO (RDC), exilé, mort et enterré dans un petit cimetière à Rabat au Maroc.
l’Empereur Jean Bedel BOKASSA en RCA, ruiné et mort dans l’oubli dans un hôpital parisien.
le Général IDI AMIN DADA en Ouganda, exilé et mort dans l’oubli aux Emirats Arabes. Le sanguinaire Président Ethiopien, MENGUISTO HAILÉ MARIAM, exilé dans l’oubli dans un pays d’Afrique Australe;
etc…
En Amérique Centrale : la dynastie Papa DOC dont le fils chassé du pouvoir.
Très récemment en Syrie, le Président BACHAR, issu d’un demi-siècle de règne d’une dynastie toute-puissante, mais aujourd’hui réfugié en Russie chez son ami et soutien inconditionnel, POUTINE.
Tous ces dirigeants qui, au pouvoir, se sont identifiés à Dieu sur terre, ont fini dans la poubelle de l’histoire, enterrés loin de leurs terres natales, dans l’oubli total, sans honneurs ni obsèques grandioses.
Le PCT a accompli plus d’un demi-siècle au pouvoir, dont plus d’une quarantaine d’années de règne sans partage du Président SASSOU NGUESSO, sans aucun résultat positif dans tous les domaines vitaux du pays. La ruine et la faillite n’épargnent aucun secteur vital de la société.
Un demi-siècle de gouvernance dans des luttes fratricides violentes et permanentes autour des enjeux du pouvoir, à l’origine de plusieurs drames et tragédies dont les blessures saignent encore dans toutes les couches du peuple congolais meurtri.
Dans ce système politique actuel, incarné dans la violence et l’exclusion par le même Parti et les mêmes hommes plus d’un demi-siècle durant, les vraies forces d’opposition n’ont eu pour alternatives que l’allégeance au pouvoir, la prison, l’exil ou l’élimination physique.
Le Général Jean Marie Michel MOKOKO et le Ministre André OKOMBI-SALISSA, condamnés à 20 ans et enfermés en cellule voici neuf ans à la maison d’arrêt de Brazzaville, pour leur engagement politique, illustrent parfaitement la poursuite de cette politique de liquidation
planifiée de nos élites nationales.
Quant aux conséquences à tirer de la situation de chaos et de blocage actuelle du pays, la Fédération de l’Opposition Congolaise (FOC), considère qu’il ne s’offre au Président de la République que deux décisions alternatives pour sortir grandi face à la Nation et au monde : dans le meilleur des choix, renoncer avec humilité et responsabilité à briguer un mandat supplémentaire de 5 ans en 2026, et contribuer positivement à l’organisation, dans la transparence et l’équité, de l’élection d’un nouveau Président de la République ; dans le moindre mal, ouvrir avec les vraies forces d’opposition à son pouvoir, un Dialogue Inclusif, seul susceptible de créer les conditions consensuelles d’une fin de
règne pacifique.
Ce bilan très sombre sur l’état de la Nation congolaise, 66 ans après la proclamation de la République, amène la Fédération de l’Opposition
Congolaise (FOC), à lancer un appel vibrant au ressaisissement de toutes les forces politiques et sociales (pouvoir, opposition et société civile), en vue d’un sursaut collectif, pour apporter à la crise multidimensionnelle actuelle, des réponses et solutions consensuelles, susceptibles de sauver notre pays du naufrage inéluctable qui le menace.
Elle réitère son appel solennel au Président de la République, afin qu’il sorte de sa posture partisane et s’engage dans le processus salutaire du DIALOGUE INCLUSIF, tant attendu par notre peuple meurtri, unique gage en vue de la restauration pacifique de la réconciliation, l’unité, la concorde, la solidarité et la reconstruction nationales, hypothéquées par plus d’un demi-siècle de violence politique et d’exercice tyrannique du pouvoir d’État.
Brazzaville le 16 décembre 2024
Pour le Présidium, le Président de la FOC.
Jean-Félix DEMBA NTELO