Les FAC (forces armées congolaises) corrompues au système qui les broie
Jean Claude BERI
Le niveau de consolidation de la démocratie en Afrique en général et au Congo-Brazzaville en particulier dépend de la présence de forces de défense et de sécurité bien structurées, professionnelles, reposant sur des valeurs républicaines et subordonnées aux autorités politiques civiles. Tel est l’objectif des armés républicaines. Le Congo doit mener une guerre sur plusieurs fronts. Opposer au pouvoir corrupteurs voleur qui ruiné le pays dans un conflit armé, surtout contre la corruption qui gangrène son administration et sa politique.
Dès lors, dans tout le pays, tous les dirigeants sociaux et politiques, y compris les hauts gradés responsables militaires, doivent convenir de la nécessité de modifier radicalement les mentalités dépassées qui font obstacle aux réformes et aux ajustements nécessaires. C’est dans ce contexte qu « A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de l’année d’instruction 2025 du personnel des Forces armées congolaises (F.A.C.), le 10 mars à la Base militaire Marien Ngouabi, à Brazzaville, le chef d’Etat-major général Guy Blanchard Okoï a exhorté tous les cadres à «mener», pour cette année, «une instruction de qualité». Seulement a-t-il donner les moyens à cette armée de remplir cette mission ? Il a poursuivi en disant « Pour ce faire, il vous est demandé d’incarner l’esprit de notre institution par la discipline, le courage et le dévouement à la patrie. Que vous soyez sur un théâtre d’opération ou astreints dans les états-majors, sachez que votre engagement constitue notre force collective » Encore un vœu pieu, car il sait ses paroles sont diamétralement opposés au désir de son chef.
Par ailleurs, les partenaires internationaux doivent veiller à encourager systématiquement la bonne gouvernance et dénoncer sans ambigüité l’ingérence des forces de défense et de sécurité dans la politique, les politiciens qui cherchent à envelopper le système constitutionnel de freins et de contrepoids, et le recours aux milices armées et aux mercenaires en tant qu’instrument de contestation et de conquête. Voilà la vraie problématique de l’armée congolaise qui reste soumis aux décisions d’un homme et non de la constitution de la république. On a remplacé l’armée en une entité de sécurité paramilitaire dirigée par un groupuscule de gradés ethniquement pour pouvoir faire régner des ordres de domination a sens unique.
Il y a eu depuis 2013, neufs incursions minimes ou graves de l’armée angolaise sur le territoire congolais notamment dans le village Kimongo, Pangui, Iloupaga, Yanza et Ngandambinda semant la terreur, l’inquiétude et la panique au sein des populations. Un commandant du garde-frontière congolais et ses éléments ont été fait prisonniers (le commandant Loubaki et ses 46 hommes). Le commandement supérieur de ses FAC, basé à Brazzaville, a été régulièrement informé de ses incursions, seulement jusqu’ ce jour nous attendons toujours une communication claire et sécurisante de sa part pour la sécurisation de ces contrées.
Alors que les FAC continue de mener les opérations de sécurisation du territoire dans les zones à hauts risques, comme la BOUENZA, NIARI LIKOUALA et les PLATEAUX, la hiérarchie de l’armée minimise l’ampleur de la situation et s’attèle à ce qu’elle sait faire le mieux ; Corrompre. C’est une condition posée par le clan qui tienne les règnes pour espérer un jour intégrer, dompter tout le pays.
Depuis le retour des affaires par un coup d’Etat sanglant, plusieurs scandales et assassinats militaires ont éclaté dans le pays. Le président de la Cour suprême et de l’assemblée a été saisi mais leur action coercitive a été, soupçonné dans une affaire de corruption portant sur 2,7 millions de dollars (2,5 millions d’euros).
Lorsque Mr SASSOU NGUESSO déclare qu’au « Au Congo, ne souffrez-vous pas de la montée de l’islamisme radical et du djihadisme qui ensanglante de nombreux pays africains et qui, pour tout dire, dénature l’Afrique ? Certainement mais ces manifestations n’ont pas leur place chez nous. » Source : Rfi.fr Date : 06-02-2023 n’est -il pas en contradiction avec la signature de son accord militaire avec le RWANDA ? Ce pays n’est -il celui qui agresse ses voisins, confisque ses territoires, pille ses richesses, exproprie des terres du Congo … ? En quoi son action serait-elle différente de l’islamisme radical ou du djihadisme ? Tout en proposant la paix partout SASSOU est devenue le champion de la division car il crée des situations plus explosives qu’apaisantes. Simplement parce qu’il gouverne mieux dans la terreur et les arrestations. Il est la source du mal incurable que le Congo n’ait jamais connu. D’où il s’emploi à l’enrichissement personnel des gradés de l’armée. En réponse les FAC abandonne leur appui soutenu aux réformateurs convaincus qui cherchent à appliquer des plans rationnels reposant sur le consensus et le dialogue inter congolais.
Avec des forces de défense et de sécurité professionnelles pleinement déterminées à mettre en œuvre ces réformes, les FAC peuvent s’en sortir de cet engrenage et serait capable de recréer une armée républicaine et d’accroitre régulièrement le nombre de soldat républicain respectueux de la démocratie et des droits de l’homme.
La corruption n’est pas une maladie incurable. La corruption est un cancer, elle est au cœur d’innombrables problèmes auxquels nous sommes confrontés au Congo. Toute la société congolaise en envahi par ce virus et semble être tétanisée par celle-ci. La justice, les finances, le sport …sont infectés au plus haut point. Il semble évident que l’armée ne soit épargnée. Nos efforts pour lutter contre la pauvreté à l’échelle congolaise sont trop souvent sapés par des gouvernements corrompus en place, qui empêchent les citoyens de percevoir les revenus et les fruits de la croissance auxquels ils peuvent prétendre.
Notre armée doit être sujette à une bonne gouvernance claire qui définisse les objectifs de lutte contre la corruption coercitive précise et qui octroi a la justice la primauté de poursuivre les coupables sans interférences politique, nous aurions marqué un grand pas en avant.
La dictature le sait en s’emploie à réactualiser ses méthodes et stratégies pur maintenir le plus grand nombre de soldat dans la pauvreté et la misère, ceci afin de mieux les contrôler par des gradés corrompus qui les fanatise par la distribution de quelques billets de fr CFA. Accepter cet argent n’est pas une faute, car ll vous aurait été donné librement seulement agir contre son peuple pour avoir reçu de l’argent c’est une trahison.
Bien évidemment, cette approche pourrait simplement ne pas être faisable politiquement parlant, vu le contexte dictatorial du moment. Ceci laisse toutefois l’option de l’organisation : une refonte de l’armée en reléguant a la retraite tout son commandement actuel. En temps de conflit ou de guerre, il nous faut une armée unifiée qui se bat pour la patrie. Ce type de force assure la sécurité et la protection du pays, et ses les populations viendront compléter les forces spécialistes militaires. Cette approche sera plus onéreuse qu’une seule force mais tirerait parti du meilleur des deux côtés. Une FAC corrompue noyée dans le système n’est une fatalité amis une force pour une vraie prise de conscience et pour une réaction patriotique. Car le Congo appartient a tous les congolais. Se battre pour un Congo unifié n’est pas une option, c’est un devoir que tout congolais devrait intégrer dans son logiciel de la restauration de la démocratie.
Les efforts de stabilisation et de refonte doivent également s’attacher à protéger les vies civiles et à respecter les institutions locales. Lorsque les résistants ont mis en place leurs propres dispositions sécuritaires, les protagonistes de la stabilisation ( clan SASSOU et son Armée) doivent collaborer le peuple . En coopérant avec ces forces, les gouvernements chercheront à coopter des partenaires locaux faibles ou influents, affermissent les démocrates. C’est au peuple d’être vigilant de d’affirmer leur ambition de sortir de système corrompu.
Notre armée est certes corrompue mais pas perdue. La fragilité des FAC génère des environnements politiques et sécuritaires qui intensifient l’effet multiplicateur des corrupteurs qui s’en donnent a cœur joie dans leur lutte d’influence permanente contre les démocrates. La lutte contre ses corrupteurs d’opinions ne peut donc réussir que de concert avec un peuple faibles et dominés. Bien que de minutieuses opérations de sécurité de l’Etat puissent, à court terme, neutraliser certains démocrates, elles constituent, sur le long terme, une stratégie insuffisante sauf à être associée à une entité destructive des démocrates dans le processus politique. Au sein de notre Etat, la continuité d’un appui immodéré pour le gouvernement doit constituer un objectif primordial de stabilisation dans la légalité. LES FAC doit être l’un de nos remparts, aidons les a retrouvés le chemin de la vertu républicaine.
Jean Claude BERI