Congo-Brazzaville : la dette publique se maintient à 95% du PIB à fin 2024

 

Congo-Brazzaville : la dette publique se maintient à 95% du PIB à fin 2024

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YOKA Christian , ministre des finances

La Caisse congolaise d’amortissement (CCA) a rendu public son Bulletin statistique de la dette publique. D’après le document consulté par EcoMatin, la dette publique du Congo s’est établie à 8 530,9 milliards de Fcfa à fin 2024. Cet encours représente 94,74% du PIB contre 97,97% en décembre 2023 où la dette publique avait été de 8 516,36 milliards de Fcfa. C’est dire que malgré une légère hausse de de 14,54 milliards de Fcfa de la dette publique, le niveau d’endettement a baissé de 3,23 points de pourcentage en glissement annuel. « Cette baisse s’explique par la mise en œuvre des réformes en vue de l’amélioration de la gestion des finances publiques », note la CCA . Sur les 5 dernières années, c’est la deuxième meilleure performance du ratio stock dette publique totale / PIB après 111,10% en 2020 ; 116,14% en 2021 ; 93,74% en 2022 et 97,97% en 2023. A l’observation, le taux d’endettement du Congo reste largement au-dessus des 70% admis au sein 06 pays qui constituent la Cemac (Congo, Cameroun, Gabon, RCA, Guinée équatoriale et Tchad). Malgré cela, le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié en mars dernier estime que la dette globale de ce pays est « toujours considérée comme en difficulté, mais soutenable ».

Le Congo cible 61% en 2029

Le FMI reste optimiste sur l’évolution du taux d’endettement au Congo qu’il prévoit à 69,1% en 2029 contre 91,7% attendu à fin 2025. Le gestionnaire de la dette publique au Congo affiche le même optimisme. L’encours hors arriérés est projeté à 5 565,92 milliards de Fcfa en 2025 pour quasiment diminuer de moitié en 2030 (2 720,69 milliards de Fcfa). De fait, le pays devrait afficher un niveau d’endettement de 61% d’ici 2029, cette fois-là en conformité avec le critère de convergence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale en matière de dette publique.

Cependant, l’institution de Bretton souligne que l’atteinte de cet objectif ne sera possible que par la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes structurelles qui « connaît des retards persistants ». Le FMI insiste par exemple sur l’amélioration des finances publiques ainsi que la gouvernance et la transparence, « essentielles » pour créer l’espace budgétaire nécessaire aux dépenses de développement et sociales. L’objectif visé étant de parvenir à une croissance économique plus élevée et plus résiliente (2,8% en 2024 contre 2% en 2023 d’après le Trésor français). Dans la même veine, ce créancier multilatéral suggère au pays de Denis Sassou Nguesso d’améliorer la mobilisation des ressources intérieures notamment en faisant progresser « les réformes des prix de l’énergie et en stimulant la collecte des recettes hors hydrocarbures ».

60,71% de dette intérieure

Contrairement à un pays comme le Cameroun où la dette intérieure représente 33,6% de la dette totale, c’est plutôt l’inverse au Congo où la dette intérieure de l’Etat domine. D’après la Caisse congolaise d’amortissement, la dette intérieure est ressortie à 5 179,33 milliards de Fcfa (60,71%) contre 3 351,58 milliards de Fcfa de dette extérieure (39,29%). Cette différence pourrait s’expliquer par deux raisons. Premièrement, le Congo privilégie les ressources en monnaie locale dans la mesure où 52,11% de dette du marché, sont principalement sous forme de Bons du Trésor Assimilables (BTA) et d’Obligations du Trésor Assimilables (OTA). En outre, l’accumulation récurrente d’arriérés intérieurs compromet les efforts de réduction de la dette. La preuve, la dette non conventionnée qui inclut les arriérés sociaux et commerciaux représente 33,69% de la dette intérieure à fin décembre 2024 selon la CCA. Le FMI avec qui le Congo entretient un programme économique et financier, renseigne que le pays n’a pas atteint les objectifs relatifs au remboursement des arriérées intérieurs.

Pour le FMI, « les incertitudes concernant l’ampleur des arriérés exigent de toute urgence des progrès dans ce domaine » dans un contexte où le stock d’arriérés intérieurs est estimé à 1 570 milliards de Fcfa en 2024. A croire les Brèves économiques d’Afrique centrale publiées par la Direction générale du Trésor français, le Congo et le Gabon (73,3%) sont les deux pays de la Cemac dont le niveau d’endettement est maintenu au-dessus de la norme communautaire. Le Cameroun a réalisé 45,6% tandis que, le même document attribue un ratio de 57,4% du PIB à la RCA, 35,1% à la Guinée Équatoriale contre 31,5% pour le Tchad.

Congo-Brazzaville : la dette publique se maintient à 95% du PIB à fin 2024

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