
Appel citoyen pour une prise en charge médicale de Monsieur Mbouity Lassy

Louis Modeste
ZOUBABELA NGABANKA
Nous, citoyens profondément attachés à la justice, à la dignité humaine et à l’apaisement de notre vie politique, formulons ici un appel solennel à l’État congolais, à ses institutions, à la société civile, et en particulier à Son Excellence Monsieur Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, afin qu’il daigne, en sa haute sagesse et en vertu de ses prérogatives régaliennes, accorder sa grâce et ordonner la mise en place des dispositions nécessaires pour assurer à Monsieur Mbouity Lassy une prise en charge médicale appropriée.
Au regard de la gravité des sévices subis, il serait juste et profondément humain d’envisager son évacuation sanitaire à l’étranger, dans une structure de santé spécialisée, afin qu’il puisse bénéficier des soins et des examens indispensables à son rétablissement physique et psychologique. Cette mesure serait aussi un soulagement pour son épouse et ses enfants, leur assurant qu’il ne sera pas abandonné dans cette épreuve.
En effet, nous avons été bouleversés par le sort réservé à Monsieur Mbouity Lassy, opposant politique congolais et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2026, enlevé à son domicile à Brazzaville le 11 mai 2025, puis retrouvé dix jours plus tard dans un état de grande détresse, affaibli et porteur de marques de torture.
À lui, à sa famille et particulièrement ses enfants, nous exprimons notre compassion et notre solidarité les plus sincères.
Mais au-delà de l’émotion, il est indispensable que la justice s’empare de cette affaire sans délai. Nous encourageons Monsieur Mbouity Lassy, dans la mesure de ses forces, à déposer plainte, et appelons le procureur de la République à diligenter une enquête indépendante, rigoureuse et impartiale. Les organisations de défense des droits humains ainsi que la société civile doivent également se mobiliser pour garantir la transparence de la procédure.
Cependant, nous ne saurions taire notre inquiétude face aux tentatives de récupération politique précipitée, notamment par certains segments de l’opposition, qui ont aussitôt désigné le pouvoir comme responsable. Une telle posture, dénuée de preuves tangibles, fragilise la quête de vérité et jette le discrédit sur toute démarche républicaine.
Dans ce type d’affaire grave, il nous faut avoir l’honnêteté de reconnaître que plusieurs hypothèses doivent être envisagées avec le sérieux qu’exige la situation. On peut ainsi envisager :
– Il se peut qu’il s’agisse d’un acte politique ciblé, orchestré par certains cercles liés au pouvoir, dans l’objectif d’intimider un opposant perçu comme gênant. Cette hypothèse, grave, mérite une analyse objective.
– Il est également possible que l’agression soit le fait de factions incontrôlées, évoluant en marge de l’autorité de l’État, mais poursuivant des objectifs de déstabilisation ou d’ingérence électorale.
– L’affaire pourrait aussi relever d’un contentieux privé ou personnel, motivé par un différend, une rancune ou une tentative d’extorsion dirigée contre Monsieur Mbouity Lassy, sans lien direct avec son engagement politique.
– Il ne faut pas non plus exclure une opération crapuleuse ou mafieuse, menée en vue d’une rançon, comme cela a pu être observé dans d’autres contextes non politiques à travers le monde.
Enfin, il se pourrait qu’il s’agisse simplement d’un acte de banditisme opportuniste, sans orientation politique ni revendication, visant à exploiter la situation pour semer la peur.
Ce large éventail de possibilités rend impératif le déroulement d’une enquête sérieuse, sans préjugé, sans instrumentalisation. C’est pourquoi nous en appelons aux intellectuels congolais : dans ces moments de confusion, soyez des phares. Ne cédez ni à la colère spontanée, ni aux emballements de l’opinion. Votre mission est d’éclairer, d’expliquer, de faire réfléchir, non d’alimenter la peur ou d’exacerber les divisions.
Nous exhortons également les journalistes, les chroniqueurs et les influenceurs à faire preuve de responsabilité, à éviter les raccourcis et les accusations sans fondement. Dans un contexte électoral tendu, chaque mot a son poids et chaque déclaration a ses conséquences.
Enfin, nous appelons le gouvernement congolais à garantir la sécurité de tous les candidats à l’élection présidentielle de 2026, indépendamment de leur orientation politique. La démocratie ne se mesure pas uniquement à ses discours, mais à sa capacité à protéger la liberté, la pluralité et la paix civile.
Que les intellectuels soient des veilleurs et non des semeurs d’ombres. Qu’ils soient des flambeaux dans la nuit, et non les relais de l’opinion dominante.
Le Congo a besoin d’une élite courageuse, lucide, profondément attachée à la vérité, à la justice et à la paix.
Et que dans cet esprit d’unité et d’humanité, Son Excellence Monsieur le Président de la République, garant de l’ordre et de la dignité nationale, accorde à Monsieur Mbouity Lassy la bienveillance d’une prise en charge appropriée. C’est dans ce geste de compassion que se révèle la grandeur d’une nation, capable de protéger tous ses enfants, quelles que soient leurs opinions.
Mes sincères remerciements,
Louis Modeste
ZOUBABELA NGABANKA
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