Denis Sassou Nguesso chez Emmanuel Macron : justice et environnement au menu

Denis Sassou Nguesso chez Emmanuel Macron : justice et environnement au menu

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Emmanuel Macron et Sassou Nguesso

Jeune Afrique

Cette visite initialement prévue début avril avait été reportée de quelques semaines. Il sera question de préservation de la biodiversité, mais les présidents congolais et français devraient évoquer, en tête-à-tête, des dossiers plus sensibles.

Le président français, Emmanuel Macron, et le président congolais, Denis Sassou Nguesso, en marge du Sommet pouur un nouveau pacte financier mondial, à Paris, le 22 juin 2023. © Ludovic MARIN / AFP

La visite officielle en France de Denis Sassou Nguesso, les 22 et 23 mai, aura un fort parfum d’environnement, mais aussi une discrète effluve de contentieux judiciaire. Le président congolais, qui rencontrera Emmanuel Macron à l’Élysée le 23 mai, sera accompagné de six membres de son gouvernement : Jean-Jacques Bouya (Aménagement du territoire et Grands Travaux), Jean-Claude Gakosso (Affaires étrangères et Francophonie), Aimé Ange Bininga (Justice), Ingrid Ebouka Babackas (Transports), Arlette Soudan-Nonault* (Environnement, Développement durable et Bassin du Congo) et Denis Christel Sassou Nguesso (Coopération et Partenariat public-privé). La représentante personnelle du chef de l’État pour la stratégie internationale avec rang de ministre, Françoise Joly, sera également présente.

Côté environnement, le principal dossier sur la table est celui de la création, à Brazzaville, d’une école à vocation régionale consacrée à la lutte contre la criminalité environnementale. Une proposition française, formulée en 2024 et destinée à former des cadres africains spécialisés dans la détection et la répression de l’exploitation minière illégale, du trafic d’espèces protégées, de l’exploitation illégale du bois, de l’importation de déchets toxiques et de la pêche prohibée. Autant d’écocides relevant de plusieurs ministères (Environnement, Défense, Intérieur). Le choix d’implanter cette école dans la capitale congolaise est dû au fait que cette dernière abrite le siège de la Commission climat du bassin du Congo, que préside DSN.

Remise à plat la coopération judiciaire entre le Congo et la France ?

Cette visite devrait aussi être l’occasion pour la partie congolaise de ratifier l’accord sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité dans les eaux internationales, dit accord BBNJ. À quelques semaines de la conférence des Nations unies sur les océans, qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin, la partie française tient beaucoup à enregistrer un maximum de ratifications. La préparation de ces deux dossiers est au menu de l’entretien, le 21 mai, entre Arlette Soudan-Nonault et la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Denis Sassou Nguesso, qui sera l’hôte à dîner du Medef International, sera par ailleurs reçu au Sénat français par son président, Gérard Larcher.

L’aspect sensible de cette visite officielle sera, lui, abordé directement entre les deux chefs d’État et pour partie en tête-à-tête. Après la perquisition, le 13 mars, de l’appartement parisien de son épouse Antoinette, laquelle s’était vue délivrer un mandat d’amener, Denis Sassou Nguesso compte faire part à son homologue de son indignation et de sa volonté de remettre à plat la coopération judiciaire entre les deux pays. Sur ce dernier point, deux visites de juristes congolais mandatés par la présidence, la primature, les Affaires étrangères et la Justice ont été dépêchées ces dernières semaines à Paris auprès du Quai d’Orsay et de la Place Vendôme.

* Arlette Soudan-Nonault est l’épouse du directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

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