
Congo Brazzaville : Renforcer l’autorité de l’Etat assainir les Finances publiques
Ouabari Mariotti
Renforcer l’autorité de l’Etat
Et assainir les Finances publiques
C’est aussi rendre au Trésor Public ses droits légaux et légitimes.
Dans un contexte où, en sourdine, pour quelques uns, de manière ouverte, pour ceux qui le jugent utile, des citoyens congolais en appellent à une urgente amélioration de la gouvernance financière du pays, vaut-il vraiment la peine de continuer de frayer la chronique avec l’affaire de placement des fonds publics à la Banque Postale Congolaise, alors que le Trésor Public en constitue le Guichet Unique?
La communication de l’ancien Ministre congolais des Finances, M. Mathias Dzon, au nom de l’ARD, le samedi 11 janvier 2025, à Brazzaville, devant un parterre de Journalistes, donne la preuve, détails juridiques, financiers et administratifs, à l’appui, de ce qui apparait comme un flagrant détournement des fonds de l’Etat au profit de la Banque Postale, cela, au détriment du Trésor Public. Une manière de faire illégale, injuste et irrationnelle, au demeurant, contre les intérêts bien compris des finances publiques, de l’avis du Ministre Mathias Dzon. Ce dernier estimant, par ailleurs, la nécessité d’un audit des retombées de cette procédure par un bureau spécialisé pour en déterminer les conséquences.
Ceci dit, si rien n’est entrepris pour mettre fin à ce genre de forme de gestion des fonds publics qui désertifie le Trésor Public, avec tous les effets devastateurs pour l’économie nationale que comporte une telle posture, le Gouvernement de la République pourrait, à tout prendre, apparaitre comme complice ou facilitateur de procédures de gestion non orthodoxe de l’argent public. Ce qui est condamnable. Sous d’autres cieux, même, de la haute trahison.
Le Gouvernement congolais aura beau clamer le renforcement de l’autorité de l’Etat et l’assainissement des finances publiques, tant qu’il ne sera pas compris, une fois pour toute, que le Trésor Public est l’unique et incontournable destination des recettes de l’Etat, il n’en sera qu’un ordinaire voeu pieux, ceci, en dépit de la valse des changements des titulaires des Ministère des Finances, du Budget et de l’Economie.
La requalification de la gouvernance du pays, sur laquelle je me suis prononcé, il y a quelque temps, est à ce prix.
Paris 11 janvier 2025
Ouabari Mariotti