L’INFERNAL IMBROGLIO CONGOLAIS : QUAND SASSOU-NGUESSO FINIT PAR INSTITUTIONNALISER L’ÉTAT DE NATURE !


Félix Bankounda-mpele
Il fallait s’y attendre ! Après avoir, en guise de l’émergence du Congo promise pour 2025, plutôt réussi à installer une funeste Camorra (permettez-nous le pléonasme), le revers du médaillon de cette gestion mafieuse du pays se vérifie aujourd’hui, au quotidien, par un phénomène populairement appelé ‘Bébés Noirs’ ou ‘Koulouna’ qui n’a que peu à envier aux favelados de Rio de Janeiro, aux fameux “Microbes” d’Afrique de l’ouest et même du Cameroun, mais aussi aux cartels de mafia d’Haïti, du Mexique et d’Amérique latine et centrale dont on connaît les célèbres et criminels exploits. C’est-à-dire, une criminalité juvénile qui, en perdurant, ne connaît plus d’âge, inonde la société et devient le mode normal de survie des marginaux de la société.
Sans l’ombre d’un doute, il s’agit là d’un symptôme, du fruit d’une gestion désastreuse du pays et, surtout, d’un apartheid institué à tous les étages dans le pays. Les ‘Bébés Noirs’ ou ‘Koulouna’ au Congo, c’est une évidence, ne constituent pas une génération spontanée mais sont bel et bien le résultat d’un régime qui a brisé tous les ressorts habituels d’un État, mais que le pouvoir despotique refuse d’assumer et de gérer comme il se doit dans tout État digne de ce nom, en répondant à cette criminalité juvénile par une criminalité d’État ! Résultat des courses, depuis le début du mois d’octobre, des jeunes gens sont abattus comme de petits lapins publiquement, au vu et au su de tout le monde, et parfois sur une simple dénonciation anonyme. Sans aucun procès et sans sommation ! Sassou-Nguesso assume et, devant certaines réprobations nationales et internationales, proclame avoir “donné des instructions” pour ces sanctions et exécutions extra-judiciaires. Crimes de jeunes marginaux contre crimes d’État, le Congo vit désormais ‘la totale’ de la barbarie, c’est-à-dire la descente vers l’état de nature. Une situation qui ne saurait étonner les observateurs avertis, puisque prévisible.
Le moment choisi par le despote en place pour lancer l’opération d’éradication de cette criminalité juvénile n’est pas neutre. Depuis son retour catastrophe au pouvoir en 1997, qui avait consisté à braquer, avec le soutien des armées étrangères, un pouvoir qu’il avait perdu par les urnes cinq ans plus tôt en 1992, et qu’il n’a plus lâché depuis lors, soit 41 ans cumulés, le despote congolais a fait de la crise séquentielle, sans préjudice du sang, son mode de gestion électorale. Toutes les séquences électorales sont émaillées de crises, de crimes, de sang, de terreur. Rien d’étonnant là également, quand on sait que les conditions d’accès au pouvoir déterminent en général les conditions de son exercice. Le Congo est à quelques mois, en Mars prochain, de la nouvelle farce électorale et Sassou-Nguesso a besoin d’un environnement, d’un climat comme il en a l’habitude, les seuls qui lui permettent des marges de manœuvre pour exécuter, comme d’habitude, ses forfaitures et perdurer au pouvoir.
C’est cette situation, cette sinistre séquence, ce moment pré-électoral, qui sont la trame de cette interview à laquelle nous avons été invité par la chaîne TLR-TV, pour donner notre éclairage.











































































































































































































































































































































































