République  du  Congo.

Elections présidentielles de mars 2026.

Un scrutin,  sujet à  tant de jugements de valeurs.

Livre | «Ce jour-là en jeans», un témoignage de l’ancien ministre ...

Ouabari Mariotti 

 

 

Au regard de la  Constitution de la République du Congo, adoptée par référendum, le  25 octobre 2015, les élections  présidentielles  sont  prévues,  en mars 2026. Le  Chef d’Etat Congolais, le Président  Denis Sassou Nguesso,  devant achever son mandat  de cinq ans, ouvert en mars  2021.  Cette  échéance de mars  2026, échéance  d’un scrutin  majeur, parmi d’autres  élections au Congo, en ce qu’elle permet de porter l’heureux vainqueur  à  la tête  du pays,  avec  ce que l’Institution  Présidentielle  comporte d’obligations,  de devoirs,  de responsabilités  et de représentativité  à  l’étranger, pour une durée  de cinq ans, est sujette à  toutes sortes de jugements de valeurs, dans la classe politique  congolaise et au sein de la société civile.

Le Président sortant,  le Président Denis Sassou Nguesso  est  légalement,  en droit de se représenter. La loi le lui  autorise, en bonne et due forme,  s’il en remplit les conditions  de nationalité,  des  droits civils et politiques,  de bonne moralité, d’expérience professionnelle,  d’âge, de bien-être physique  et mental.

Et, déjà,  près d’une année,  avant la date  butoir de l’ouverture officielle de la campagne électorale,  sont visibles, dans les cercles du  Président  Denis Sassou Nguesso,  les signes annonciateurs  d’une  campagne en faveur de ce dernier. Ce qui laisserait  déduire que le Président Denis Sassou Nguesso  pourrait  être candidat à  sa propre succession. Des partisans du Président Denis Sassou Nguesso en arrivent même  à  verser,  sur la place publique,  des discours de campagne électorale, demandant au Président  Denis Sassou Nguesso qu’à  l’effet de son action, il  soit,  à  nouveau, en lice en  mars  2026. Et des  mobiles sont évoqués. Des mobiles, au demeurant non  dissuasifs,  comme si le temps de gouverner  de l’homme qu’est le Président  Denis Sassou Nguesso ne suffirait  jamais,  en dépit  de ses  successifs mandats, la transition de près 5 ans comprise,  au sortir des violences  du 5 juin 1997,   du 10 mars 2002 à  mars 2026. Durée entrecoupée  par la séquence du  Président Pascal Lissouba,  d’août 1992 à  octobre 1997.

A l’antipode du camp du Président Denis Sassou Nguesso,  des voix  de  personnalités  politiques congolaises  de l’opposition  se font  entendre, pour rejeter sa candidature et en appeler à  une alternative nouvelle  dans le pays. Des déclarations sont diffusées à  l’intention   d’exprimer  des  problématiques  devant amener  le Congo sur les voies  d’une  meilleure gouvernance,  en vue de  soulager  les souffrances des populations.

  1. Guy Romain Kinfoussia,  Président de l’UDR -Mwinda,  “estimerait qu’en  lieu et place de la présidentielle congolaise, prévue en 2026,  ce serait  plutôt un dialogue qu’il  qualifie  de bonne intelligence comme alternative aux maux  qui minent la société congolaise”. Au Président  Guy Romain Kinfoussia  qui  n’a, jusqu’à ce jour, pas  élucidé  son opinion, il est prêté  l’intention de s’en  tenir à  une pause nationale qui s’identifierait à  une transition politique pour que la période  précédant les présidentielles soit l’équivalent d’un  compromis politique, créant  ainsi les conditions objectives d’aller  dans le consensus aux présidentielles. Ce qui ferait du gagnant aux présidentielles, le Président de la République du Congo, non contesté qui s’imposerait à  la Nation  entière.

Le Ministre  Mathias Dzon, Président de l’ARD,   “affirme qu’avant  d’aller à  l’élection présidentielle de mars 2026, des conditions préalables sont à  remplir sans lesquelles, en rajoute le Ministre  Mathias Dzon,  l’élection ne sera qu’une nouvelle farce électorale, ourdie par l’Etat-PCT, dans le macabre dessein  d’imposer par la force, la corruption et la tricherie électorale,  son candidat, le Président  Denis Sassou Nguesso dont le bilan, après 43 ans de pouvoir, sans partage, est catastrophique pour le Congo et son peuple”.

Au compte  des actes  que relève  le Ministre  Mathias Dzon  “pour mettre le Congo à  l’abri  d’une  fraude électorale qui profiterait au Parti Congolais du Travail”,  est consignée la tenue  d’un vrai  dialogue  national inclusif, pour formaliser une vingtaine de mesures urgentes  que le  Ministre  Mathias   Dzon  propose. Recommandant “de ne pas tomber,  ni  dans le piège   d’un  dialogue  dit constructif que préparerait  Maitre Martin Mberi,  Secrétaire  Permanent  du Conseil  National  du Dialogue,  ni  s’effondrer dans le guet-apens  d’un  dialogue  dit intelligent que préconise  le Président  Guy Romain Kinfoussia  ou encore  se  perdre  dans la formule  de  l’Union Sacrée  que propose  le Député  d’Oyo, M. Serges Ikemi, animateur du Forum Café  du Savoir”.

  1. Joseph  Kignoumbi   Kia Mboungou, Député  de la Lékoumou, candidat malheureux aux présidentielles congolaises de 2002, 2009, 2016 et 2021, n’est pas,  dans les grandes lignes,  loin de l’appréciation  de M. Mathias Dzon, sur l’incontournable  nécessité  d’un  changement  au Congo. M. Joseph  Kignoumbi Kia Mboungou  persistant et signant sur” la pleine ruine dans laquelle  est plongé l’Etat congolais”. N’en sont pas également  éloignés  MM. Amédée De l’Eau Loemba, Cedric Balou, un des dirigeants  du Parti du Peuple et Jean Jacques Yhombi Opango,  Président  du Rassemblement pour la Démocratie  et le Développement.

Le Ministre Clément Mierassa  est dans une ligne politique  quasi identique  à  celle du Ministre Mathias Dzon,  ainsi  qu’à  celles  des    MM. Amédée  de L’Eau,  Cedric Balou  et Jean  Jacques  Yhombi  Opango,  quant à  leur  appréciation sur le scénario  d’un  dialogue  national inclusif  devant réparer  la République,   aux fins de   relancer le pays  sur la voie du  développement.

Le Ministre Clément Mierassa s’oppose  à la durée du mandat du  Président  Denis Sassou Nguesso, au motif que  celui ci  ne remplirait pas les conditions  de se porter candidat à l’élection  présidentielle de mars 2026. Ce que le Ministre  Clément Mierassa justifie par une non conformité à  loi, le Président  Denis Sassou Nguesso  cumulant  illégalement la direction du Parti Congolais du Travail  et sa qualité  de Chef d’Etat. Le Ministre  Clément Mierassa  stipulant,  en outre,  que le Président Denis Sassou Nguesso  qui  n’a  jamais déclaré  son patrimoine, depuis 2002,  s’est  illustré par une mauvaise gouvernance  des affaires publiques. D’où l’appel  du Ministre Clément Mierassa, à  défaut  d’un  départ du Président Denis Sassou Nguesso,  au  rassemblement  de  l’opposition pour mettre fin de manière  démocratique  au régime   du Président Denis Sassou Nguesso. Aussi,  l’intérêt  que porte  le  Ministre  Clément Mierassa  au vote des diasporas congolaises qui, depuis 1991,  ont été injustement  radiées  des listes électorales, alors qu’il va sans dire  que ces diasporas constituent, à  part entière,  des corps extérieurs de la Nation congolaise.

  1. Destin Gavet, Président  du Mouvement Républicain, candidat déclaré  aux présidentielles  de 2026,   pose en préalable,   à  ces élections,   le départ du Président  Denis Sassou Nguesso.  Des élections, qui,  une fois expurgées de la candidature  du Président  Denis Sassou Nguesso,   devront revêtir  l’obligation  républicaine  et morale d’être  réellement  démocratiques,  transparentes  et justes.
  2. Uphrem Dave Mafoula, quant à  lui,  estime qu’au regard de la crise économico financière  et sociale que traverse  le Congo,  urge un rassemblement des volontés d’alternance pour  examiner  en commun les problématiques essentielles, liées à  l’échéance de mars 2026,  pour  y faire apporter le changement. Etant entendu que pour M. Uphrem  Dave  Mafoula,  la question  cruciale de la refonte du système électoral pour le rendre plus juste, plus équitable,  plus démocratique, plus transparent  et plus libre  devrait au préalable  trouver une solution que la Nation partagerait.

Enfin, M. Guy Magloire Mafimba Motoki, dans un Manifeste  pour   la Renaissance du Congo, juge de l’inopportunité politique des présidentielles congolaises de mars  2026, au motif que ne sont pas remplies les paramètres essentielles   aux élections libres, justes, démocratiques  et transparentes. Il réclame  la convocation  d’une  Concertation Nationale Inclusive pour sortir le Congo de l’impasse et, conséquemment, tracer les contours d’une Transition  dont la durée  serait à  déterminer.  Transition  découlant d’un compromis politique historique, pour conjurer  de possibles désordres dans le pays. Elaborer et mettre  en oeuvre de façon consensuelle, dans tous les domaines de la vie nationale, des mesures concrètes, fortes et appropriées, pour sortir le Congo,  de façon  pacifique  de ses maux  actuels.

Les  personnalités citées  partagent le même constat sur l’état général du  Congo. Un pays,  disent-elles, plongé dans une crise économique, financière, sociale et sécuritaire,  sans précédent.  Un pays qui va mal, du fait de sa  gouvernance non  rationnelle,  en  inadéquation  avec les attentes  et les aspirations des populations congolaises.

Prises,  au cas par cas,  il  prévaut  dans l’esprit  de chacune de ces personnalités, un souci politique de taille, en raison des défis actuels qu’affronte  la République du Congo. Tant ce souci  suscite des interrogations. Sans compter que les consciences congolaises  se  trouvent majoritairement  dans une  posture de quête d’une  alternative  nouvelle  dans le pays

Tout ceci détaillé,  qu’en dire de  moi-même.  Membre de l’UPADS,   mon Parti  n’a  pas,  à  ce jour,  décliné son avis sur les présidentielles congolaises de 2026. Encore absorbé  par la préparation  du Congrès  de l’UPADS  qui devrait être  convoqué  au dernier trimestre  2025. Je sais cependant  que l’UPADS, par l’entremise  de son Premier  Secrétaire  Pascal  Tsaty Mabiala,  est préoccupée  par les aspects  non satisfaisants  du système électoral congolais. Donc,  désirant  implicitement  qu’aux présidentielles  de mars 2026, le meilleur  l’emporte, sans heurts et  proprement, comme cela s’est  passé,  le 8 décembre 2024,  au Ghana   où  le Président John Dramani  Mahama, vainqueur  d’une présidentielle qui ancre la maturité  démocratique du pays, a reçu, avant la publication des résultats officiels,  les félicitations de son concurrent,  candidat du pouvoir, le  Président sortant,   M. Mahamudu Bawumia.

Le citoyen  congolais que je suis, au plan personnel,  fais mienne  la volonté  d’alternance qui bouscule les consciences au Congo. Partageant ainsi  toutes problématiques  qui  conduisent  à  un dialogue national inclusif  pour asseoir,  dans l’unité et la cohésion nationales, une transition  où  aucune place ne serait faite à  l’exclusion  et aux inutiles chasses aux sorcières. Mille et une fois, je l’ai  écrit.

Au Président  Denis Sassou Nguesso, garant de l’unité  et de la  cohésion nationales,  garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics et de la continuité de l’Etat  de ne pas  balayer d’un  revers de la main  les problématiques ici soulevées.  A lui, il  revient le devoir patriotique  et républicain de se faire violence pour s’ouvrir, au nom de l’intérêt supérieur de la  Nation Congolaise.  S’ouvrir,  par le biais de Maitre Martin Mberi, Secrétaire Permanent   du Conseil du Dialogue, à  toutes ces figures nationales citées  plus haut,  ses compatriotes,  pour écouter leurs voix, et  capitaliser utilement leurs paroles. Ces voix et  ces paroles  sont des voix  et des paroles qui  traduisent  les voix et les paroles de la  grande majorité des Congolais  qui souffrent de leur mal être,  pourtant convaincus des  richesses  dont  recèle  leur pays qu’ils aiment  intensément servir.

Paris 8 avril 2025

 Ouabari Mariotti 

Membre de l’UPADS

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