
Lettre ouverte à ceux qui se disent “défenseurs du peuple”
Par Rodric Steeve Mpassy
Citoyen engagé contre la mauvaise gouvernance et la gestion chaotique du Congo.
Je m’interroge : à quel moment avons-nous décidé d’accepter l’injustice comme norme ? Lorsqu’un acteur politique est arbitrairement arrêté, où sont les autres politiques ? Où sont les figures de la société civile ? Où sont les Congolais épris de liberté ? Le silence est assourdissant. Pourtant, ces mêmes personnes se présentent comme “défenseurs des droits humains”, “acteurs politiques engagés”, ou “militants du changement”. Quelle contradiction !
Comment espérons-nous construire un avenir différent si nous sommes incapables d’incarner nous-mêmes le changement que nous prêchons ? Ceux qui prennent des risques pour dénoncer les abus et défendre la vérité sont souvent abandonnés lorsqu’ils traversent l’épreuve. Où est la solidarité ? Où est le courage collectif ?
Regardons-nous en face : beaucoup d’entre nous ne sont présents que pour les caméras, les plateaux de Ziana TV ou de TLR TV. Mais le jour où ces médias seront eux-mêmes victimes d’arbitraire, qui prendra leur défense ? Très peu, voire personne.
Le mal congolais n’est pas seulement politique, il est aussi moral. Il y a une mentalité profondément enracinée de profito-situationnisme, de complaisance, de duplicité. Beaucoup parlent, mais peu agissent. Beaucoup critiquent, mais personne ne se mouille. Et pendant ce temps, le système se régénère dans notre inaction.
À l’horizon 2026, si nous ne prenons pas nos responsabilités — de gré ou de force — Denis Sassou Nguesso passera encore. Et après lui, son fils, Denis Christel Sassou Nguesso, prendra la relève. Ce sera alors pour 40 ans de plus. D’aucuns diront que j’exagère, mais le temps me donnera raison. Je ne suis pas prophète, je suis simplement lucide.
Je rends hommage à ceux qui restent constants dans l’engagement, comme l’aîné Guy Mafimba . Hélas, ils sont rares. La plupart ne sont que l’ombre d’eux-mêmes, enfermés dans le confort du silence ou de la posture.
Le Congo mérite mieux. Il mérite des citoyens debout, intègres et engagés. Pas des figurants. Pas des spectateurs. L’heure n’est plus aux beaux discours. L’heure est à l’action.
Brice Landry Decaux, @à la une , ZIANA TV , Arsène Séverin officiel, CAD, Congo Morning