République du Congo

     Un monument à Pointe Noire fait  polémique.

     Ouabari Mariotti

      Mais les autorités municipales  semblent faire l’économie  de leur pouvoir  de contrôle et d’explication.
             Un monument,  de couleur bleu océan, sur une place publique,  à Pointe Noire,  route de l’aéroport, suscite  une vive polémique sur les réseaux sociaux. La forme bizarre du monument laisse  les internautes perplexes et  donne lieu à toutes sortes de spéculations, dont certaines relèvent de l’ésotérisme, de la saugrenuité, de la sauvagerie  et de l’animalité.
            La  République du Congo est un pays laïc, et il est attendu que les monuments sur les places publiques reflètent les valeurs et l’histoire du pays. Or, le monument en question ne semble pas répondre à ces critères, ce qui suscite l’incompréhension et la critique.
          Certains  internautes  établissent  un lien entre le monument et la Franc-maçonnerie, ce qui est  infondé. La Franc-maçonnerie,  dans ses principes  fondateurs,  depuis trois siecles,  est une association d’hommes  et de femmes, libres  et de  bonnes moeurs. Elle  œuvre à la construction d’une humanité juste, et il est regrettable que certains aient recours à de sordides  accusations   pour discréditer cette organisation.
          Les  autorités municipales de Pointe Noire ont le pouvoir d’en  finir  avec une  telle situation  qui  ne l’honore pas,  dans sa forme et  dans le  fond. Deux postures s’offrent  à  elles.  Soit  dégager le monument de son emplacement actuel. Soit expliquer clairement le caractère républicain du monument et sa relation avec l’histoire du pays. Si cela n’est pas possible, il serait préférable de remplacer le monument par un autre qui reflète les aspirations nationales et les valeurs républicaines.
         Tout ceci dit,  l’on  pourrait se demander comment les autorités municipales de Pointe-Noire ont-elles pu laisser  être installé ce monument controversé.   Plusieurs hypothèses sont  possibles. Ou les autorités municipales pourraient ne pas avoir exercé un contrôle suffisant sur les projets de construction et d’urbanisme dans la ville, ce qui aurait permis à l’auteur du monument de réaliser son projet sans autorisation ou sans respecter les normes établies. Ou bien,  il pourrait y avoir eu un désaccord entre les différents services municipaux chargés de l’urbanisme, de la culture et de la communication, ce qui aurait empêché une évaluation approfondie du projet et une prise de décision éclairée.
         Ou  bien,  encore  qu’il  est  possible que l’auteur du monument ait exercé une pression ou une influence sur les autorités municipales pour obtenir l’autorisation de bâtir son projet, ce qui aurait pu compromettre l’objectivité et l’indépendance des décideurs.  Peut  être aussi   que  le processus de sélection et d’approbation du projet pourrait ne pas avoir été transparent, ce qui aurait permis à l’auteur du monument de  construire  son projet,  sans que les autorités municipales ne soient pleinement conscientes de ses implications.
          Il  se pourrait aussi que les  autorités municipales pourraient avoir commis une erreur de jugement en autorisant l’élévation du monument, soit en raison d’un manque d’information, soit en raison d’une évaluation incorrecte de l’impact potentiel du projet.  Enfin, dans  le pire des cas, il est possible que les autorités municipales aient été complices de l’érection  du monument, ce qui signifierait qu’elles auraient sciemment permis la réalisation d’un projet qui ne répond pas aux normes et aux valeurs de la République du Congo.
        Il est  important de noter que ces hypothèses sont purement spéculatives et qu’il faudrait mener une enquête approfondie pour déterminer les circonstances exactes de la mise à  jour du monument.
         La République   du Congo et ses populations sont déjà confrontées à de nombreux défis. Aussi est il  essentiel,  pour le bien de la communauté nationale,  que  les autorités,  tous grades,  rangs  et niveaux  confondus,  évitent d’aggraver la situation en adoptant des pratiques inacceptables,  loin de leurs obligations et  devoirs républicains. Le cas du monument de Pointe-Noire  qui  fait  polémique,  pourrait être  un  de ces exemples  concrets de ces pratiques,  loin  de ces  obligations et devoirs républicains.
            Paris 2 juillet 2025
             Ouabari Mariotti

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