FEDERATION DE L’OPPOSITION CONGOLAISE : «L’échéance électorale 2026 ne changera rien aux pratiques précédentes du PCT», affirme Jean Félix Demba Ntello
Cyr Armel YABBAT-NGO
La Fédération de l’opposition congolaise a tenu, le 26 mai 2025, une session ordinaire de son Conseil fédéral, réunissant les trois composantes politiques de cette plateforme: le Front pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD), l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), et la Composante Jean Marie Michel Mokoko (CJ3M). Les travaux ont été présidés par Jean Félix Demba Ntello, président de la FOC.
Pour la Fédération, la crise multidimensionnelle que traverse le pays n’a pas trouvé de solution, et la pauvreté continue de s’aggraver tandis que les gouvernants se livrent à des diversions, comme une campagne électorale anticipée pour 2026. La FOC a salué la prise de conscience collective, notamment les appels au rassemblement des forces de l’opposition, soulignant l’importance d’une concertation préalable pour définir des objectifs communs et tirer des leçons des échecs passés. Les membres du conseil ont affirmé que la FOC soutient toute initiative des «vraies forces de l’opposition» pour les élections de 2026, tout en posant certaines conditions, comme la libération de Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, une amnistie générale pour les prisonniers et exilés politiques, ainsi qu’un dialogue national inclusif pour réconcilier des Congolais et mettre fin aux violences politiques. Ils ont exprimé leur indignation face à la célébration du 5 février 1979, alors que la crise actuelle exige une mobilisation générale pour trouver des solutions. Les membres ont également été surpris que «le PCT continue de célébrer les coups d’Etat perpétrés pendant la période révolue du parti unique», ont-ils souligné dans le communiqué final. En clôturant les travaux, Jean Félix Demba Ntello a réaffirmé leur solidarité et leur engagement à poursuivre le combat pour la libération inconditionnelle de Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa. Il a critiqué le PCT pour avoir perfectionné des mécanismes de conservation du pouvoir, transformant les processus électoraux en simples formalités pour créer des majorités artificielles. Selon lui, cette stratégie a permis au PCT de bloquer toute alternance politique lors des élections. «Tous les moyens mis en œuvre dans le cadre d’une dictature de fait, lui ont permis de se maintenir au pouvoir en bafouant les aspirations des populations congolaises dans leur diversité, contraintes de vivre dans la misère, la pauvreté et les privations de toutes sortes, malgré les immenses recettes par l’exploitation de nos ressources naturelles par des sociétés étrangères», a-t-il expliqué.
Jean Félix Demba Ntello a affirmé que l’élection de 2026 ne modifiera pas les pratiques du PCT. Il a appelé à un dialogue national inclusif avant cette échéance pour établir les conditions d’un nouveau départ consensuel pour la reconstruction du Congo. Il a précisé que ce dialogue ne doit pas être confondu avec les concertations rituelles organisées par le PCT avant chaque élection. La FOC, ayant élaboré un projet structurant pendant cette session, est prête à travailler avec toutes les forces politiques, qu’elles soient de l’opposition ou du pouvoir, pour discuter des modalités de ce dialogue.
Cyr Armel YABBAT-NGO
