
Fédération de l’Opposition Congolaise ( FOC ).
POSITION DE LA FOC AU SUJET DU RASSEMBLEMENT DES FORCES DE L’OPPOSITION CONGOLAISE.
Avec l’approche de l’échéance de l’élection présidentielle de Mars 2026, le débat au sujet de l’impératif de rassemblement des forces d’opposition au pouvoir incarné par le PCT voici plus d’un demi-siècle, est récurrent. Malheureusement, cette volonté de rassemblement, pourtant manifestée au niveau de la presque totalité des forces se réclamant de l’opposition, tant à l’intérieur qu’au sein de la diaspora, s’exprime dans un désordre déconcertant.
En effet, sans concertation préalable ni consensus autour d’un schéma fédérateur, chaque chef de Parti politique s’improvise leader et lance, à coup de messages ou de conférences de presse, des appels au rassemblement, sans en indiquer ni les modalités, ni le processus ou encore moins le cheminement, pour atteindre l’objectif affiché de l’unité des forces. Il sied de rappeler que depuis le retour au pouvoir du PCT en 1997 par les armes, le rituel des appels au rassemblement des forces de l’Opposition, a permis de toujours accompagner, sans succès, ni lendemain heureux, les mascarades électorales du PCT. Tel fut le cas :
- en 2009, malgré la constitution du Front des Partis de l’Opposition Congolaise ( FPOC )
- en 2015 et 2016, malgré le conclave unitaire de DIATA, la victoire des candidats de l’opposition au premier tour des présidentielles, Jean Marie Michel MOKOKO et Parfait KOLELA.
Non seulement le PCT a réussi un passage en force, mais le pouvoir a jeté en prison jusqu’à ce jour (10 ans), deux candidats de cette élection, JMMM et AOS;
- en 2021, la mascarade électorale a été une fois de plus marquée par le décès en pleine campagne du candidat Parfait KOLELA et le score ridicule et humiliant de moins de 2% attribué à Matthias DZON.
On se souviendra qu’en 2015, la forte et effective mobilisation des populations congolaises contre le changement de la Constitution du 20 Janvier 2002 en vue d’un 3ème mandat pour le Président SASSOU NGUESSO, n’a pas abouti à l’unité tant souhaitée des forces d’opposition. En 2016, nous avons assisté, hélas, aux mêmes scénarios de la multiplicité des candidats de l’opposition à l’élection présidentielle.
En effet, le simulacre d’unité des forces d’opposition affichée à l’occasion du référendum pour le changement de la Constitution et de l’élection présidentielle de 2016, a vite volé en éclat, avec le ralliement au processus électoral dévoyé du PCT, des anciens candidats Pascal TSATY MABIALA et Parfait KOLELA, alors que Jean Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI-SALISSA était incarcérés et embastillés à la maison d’arrêt de Brazzaville. Est vite passée à la trappe l’élan de solidarité éphémère tant souhaitée pourtant entre les anciens candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de 2016.
Aujourd’hui, à l’orée de l’élection présidentielle de 2026, de multiples appels en faveur du rassemblement des forces d’opposition fusent de partout, sans qu’aucune analyse critique rétrospective, ni leçon n’aient été faites ou tirées sur les échecs électorales passés de 2002, 2009, 2016 et 2021, où le PCT a organisé au Congo, des scrutins à la coréenne, avec des majorités de 90 à 100%.
A la veille de chaque échéance de l’élection présidentielle, les forces d’opposition, se réveillent ainsi de leur émiettement, pour appeler à une unité qu’ils ont plutôt fossoyé plusieurs années durant .
La Fédération de l’Opposition Congolaise ( FOC ), affirme qu’elle adhère à toute approche politique dont l’objectif est le rassemblement des vraies forces d’opposition au pouvoir incarné par le PCT et son Président depuis leur retour au sommet de l’État par les armes.
Toutefois, aux multiples appels à ce rassemblement, qui fusent des milieux disparates de l’opposition, la FOC pose comme préalable que soient tirées par les forces réellement animées par cette volonté d’unité, les leçons sur les causes des différents échecs des précédentes tentatives de 3 rassemblement, ayant plutôt conduit nos compagnons Jean Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI-SALISSA en prison en 2016 et coûté la vie en 2021 à Parfait KOLELA.
Face à la détermination du PCT et de son Président à conserver le pouvoir coûte que coûte, y compris à l’échéance électorale de 2026, la FOC ne s’associera pas à d’autres aventures de rassemblement hétéroclites des forces prétendument d’opposition, mais qui dans les faits, accompagnent, consciemment ou non, le PCT dans ses mascarades électorales, dont les résultats en faveur de ses candidats sont connus à l’avance.
La réalité des faits est que depuis son retour au pouvoir par les armes en 1997, le PCT n’a jamais organisé une élection libre et transparente, susceptible d’être l’expression du souverain primaire, le peuple congolais. Pour la FOC, l’élection présidentielle de Mars 2026, organisée dans les mêmes conditions de manipulation, d’opacité et de fraude massive que les précédentes, ne saurait garantir aucune victoire quelconque aux forces d’opposition, fussent-elles rassemblées. C’est pourquoi la FOC, pose comme exigences préalables à l’organisation de l’élection présidentielle de 2026:
1/ la création des conditions politiques propices à l’apaisement et à la réconciliation nationale, par la libération sans conditions des prisonniers personnels du Président SASSOU NGUESSO, Jean Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI-SALISSA.
2/ le vote par le Parlement d’une loi d’amnistie générale, susceptible de permettre à nos compatriotes contraints à l’exil, pour leurs actions ou opinion politiques, de rentrer librement au pays.
3/ la tenue d’un DIALOGUE INCLUSIF dont les conclusions consensuelles, offriraient à notre pays en plein naufrage, l’opportunité de jeter les bases d’un nouveau départ, pour sa reconstruction dans la réconciliation, l’unité et la concorde nationales retrouvées, après 64 ans d’indépendance vécus dans la violence politique, le sous-développement, la pauvreté et la misère, malgré les énormes potentialités de nos ressources naturelles.
4/ l’affirmation du leadership du Général Jean Marie Michel MOKOKO, vainqueur du premier tour de l’élection présidentielle de 2016, sur le rassemblement et l’unité des forces d’opposition, en vue d’une alternance politique en 2026.
Pour la FOC, l’échéance électorale de 2026, sera le fruit des conclusions du DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF, et nous y participerons, ou sera, une fois de plus, une mascarade en vue de la conservation du pouvoir par le PCT. Si tel est le cas, la FOC tiendra le PCT et son Président pour seuls responsables de cette énième escroquerie et en tirera toutes les conséquences suites aux drames et nombreuses incertitudes dans lesquels une telle conjecture pourrait plonger le pays et le peuple congolais, victime résignée d’un système politique inique et d’une gouvernance dévoyée du pays.
BRAZZAVILLE
le 26 Avril 2025.
LE CONSEIL FÉDÉRAL